COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Un nouveau projet de la Banque mondiale aidera les femmes survivantes de violences dans l’Afrique des Grands Lacs

26 juin 2014


WASHINGTON, 26 juin 2014 - Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale vient d’approuver des dons d’un montant total de 107 millions de dollars en faveur du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, dans le cadre d’un projet destiné à soutenir les femmes ayant subi des violences grâce à une prise en charge intégrée : soins de santé, soutien psychologique, aide juridique et appui à l’autonomisation économique. Plus généralement, le projet visera aussi à renforcer les services de santé pour les femmes pauvres et vulnérables de la région des Grands Lacs.

Le Projet d’urgence relatif à la violence sexuelle et basée sur le genre et la santé des femmes dans la région des Grands Lacs est le premier projet de la Banque mondiale en Afrique à se focaliser sur la situation des femmes ayant été victimes de violences et sur la mise en place de services intégrés à leur intention. La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), organisation intergouvernementale qui compte 12 États membres, recevra aussi une aide pour renforcer la politique régionale de lutte contre les violences faites aux femmes. Il s’agira par ailleurs d’améliorer l’accès des femmes aux services de santé maternelle et de la reproduction en RDC et au Burundi, qui sont essentiels.

Les dons destinés à financer le projet proviennent de l’Association internationale de développement (IDA)*, le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres ; ils permettront de venir en aide à 641 000 femmes et filles, dont environ 500 000 en RDC. Sur la totalité de ces dons, 74 millions de dollars iront à la RDC tandis que le Burundi et le Rwanda recevront environ 15 millions de dollars chacun et la CIRGL 3 millions de dollars. Le projet viendra appuyer et compléter les efforts que mènent les gouvernements de ces pays et leurs partenaires, notamment les institutions des Nations Unies et les ONG qui sont présentes dans ces pays.

« J’ai pu constater moi-même à quel point les milliers de femmes et de filles qui ont subi des violences sexuelles et basées sur le genre dans la région des Grands Lacs sont vulnérables et ont désespérément besoin de notre aide ; nous devons aussi épauler les gouvernements dans l’action qu’ils mènent pour réduire le nombre encore bien trop élevé de femmes qui meurent en couches, indique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique. Ce nouveau projet s’inscrit dans une initiative du Groupe de la Banque mondiale en faveur de la paix, de la sécurité et du développement économique de la région des Grands Lacs ; nous travaillerons sans relâche pour améliorer le sort de ces femmes et de ces filles, dont la sécurité, la santé et l’avenir ont été tragiquement compromis. »

En mai 2013, le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé qu’un milliard de dollars de nouveaux financements seraient consacrés à la région des Grands Lacs en Afrique alors qu’il visitait cette région dévastée par la guerre aux côtés du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Le nouveau projet témoigne de l’engagement de l’institution à apporter son soutien aux trois pays visés alors qu’ils s’emploient à atténuer la pauvreté et favoriser une prospérité partagée en mettant l’accent sur la situation des femmes, celles-ci constituant un des groupes les plus vulnérables dans la région.

Les conflits ont particulièrement frappé les femmes dans l’Est de la RDC, où la sécurité demeure fragile et les services publics sont déficients. Au Burundi et au Rwanda, les violences à l’encontre des femmes demeurent un problème préoccupant. Le Burundi a fait des progrès vers la paix, mais la pauvreté y est encore endémique et les violences faites aux femmes sont largement répandues. Le Rwanda a fait quant à lui des progrès spectaculaires depuis le milieu des années 90 et compte redoubler d’efforts pour combattre les violences envers les femmes et les enfants.

Le projet vise notamment à renforcer les services de santé, car c’est généralement vers ceux-ci que les survivants se tournent en premier lieu. Dans l’Est de la RDC, le projet soutiendra les organisations communautaires pour qu’elles soient en mesure d’offrir aux intéressées à la fois des soins d’urgence et une assistance à long terme. Par ailleurs, un soutien sera aussi apporté à l’approche régionale adoptée par les chefs d’État des pays des Grands Lacs (dans la Déclaration de Kampala), notamment pour renforcer les capacités de la CIRGL en matière de partage des connaissances, recherche et renforcement des capacités au-delà des trois pays visés par le projet.

« Le projet prévoit que les trois pays concernés prennent des mesures pour promouvoir l’égalité des genres, modifier les comportements et prévenir la violence, précise Pia Peeters, spécialiste senior du développement social à la Banque mondiale et l’une des chefs d’équipe du projet. Le projet permettra aussi aux survivantes, qui ont désespérément besoin de travailler, de surmonter leur traumatisme et de vaincre leur isolement, de reprendre leur vie en mains. »

Dans les régions frontalières, qui accueillent beaucoup de réfugiés et de déplacés, le projet s’attachera à prévenir les violences contre les femmes. « Nous devons impérativement mieux comprendre ce qui marche afin de mieux venir en aide aux survivantes et de prévenir de nouvelles violences », souligne Pia Peeters.

En RDC et au Burundi, le projet vise à améliorer l’accès aux soins prénataux, aux services d’accouchement par des personnels qualifiés et à des méthodes modernes de planification familiale. « Les services de santé permettent d’identifier au plus vite les femmes à risque et celles ayant subi des violences, et de les orienter vers les services compétents ; de précieuses synergies peuvent donc être créées en misant sur l’amélioration des services de soutien aux survivantes et en renforçant les services de santé », explique Miriam Schneidman, spécialiste principale de la santé à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet.

* L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 82 pays les plus déshérités du monde, dont 40 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 108 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et a représenté en moyenne 16 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.



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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2014/598/AFR

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