COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Cameroun : Les indicateurs de santé stagnent malgré de bons résultats économiques

24 octobre 2013



Yaoundé, 24 octobre 2013 – Intitulé Vers une plus grande équité – Numéro spécial sur la santé, le sixième numéro des Cahiers économiques du Cameroun publiés par le Bureau de la Banque mondiale au Cameroun évalue la situation macroéconomique dans le pays en s’intéressant tout particulièrement au secteur de la santé.

Le Cameroun affiche des performances économiques relativement bonnes au regard du ralentissement de la croissance observé dans le reste du monde. Selon les estimations, l’activité économique a progressé de 4,4 % en 2012, à la faveur de résultats solides et soutenus obtenus aussi bien dans le secteur pétrolier que dans celui des services. Cette croissance devrait se reporter sur 2013 et augmenter à environ 5 %.

« Ces taux de croissance restent néanmoins trop insuffisants pour contribuer à améliorer les conditions de vie du Camerounais moyen », regrette Raju Jan Singh, économiste principal à la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et coordonnateur des Cahiers économiques.

Par ailleurs, l’incertitude continuera de planer sur l’évolution des économies avancées. « Malgré cette dynamique positive, le Cameroun reste vulnérable aux effets des incertitudes économiques mondiales. Certains observateurs prévoient une accentuation de la récession en 2013 dans la zone euro, qui reste le plus important partenaire commercial du Cameroun », a fait remarquer Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. Et d’ajouter : « Un moyen de renforcer la résilience du pays consiste à rendre les dépenses publiques plus efficaces et à les axer davantage sur les résultats. »

Pour ce faire, il faudrait notamment examiner les différentes solutions envisageables pour alléger la charge budgétaire que représentent les subventions, en particulier celles liées aux carburants. Les subventions aux produits pétroliers (à l’exception du pétrole lampant) profitent essentiellement aux 10 % les plus riches de la population vivant en milieu urbain, et leur suppression n’aurait que peu d’effet sur les prix.

Dans le secteur de la santé plus particulièrement, les indicateurs du Cameroun n’ont que peu évolué au cours des deux dernières décennies. Le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans s’est légèrement amélioré, alors que l’espérance de vie a en réalité reculé. On constate des disparités marquées en matière de santé entre les zones rurales et urbaines, ainsi qu’entre les différents groupes socioéconomiques.

« Ce sont en grande partie les ménages qui supportent le poids des dépenses de santé, et le peu de ressources publiques consacrées à la santé ne semble pas être affecté là où les besoins sont les plus importants », a expliqué Raju Jan Singh.

La mise en œuvre à grande échelle du mécanisme de financement basé sur les résultats pourrait contribuer à améliorer les services et les résultats de santé et à assurer une plus large couverture desdits services sur le territoire national. Le principe du financement basé sur les résultats inverse la logique traditionnelle : au lieu de financer les intrants (salaires, matériels, etc.), le mécanisme s’intéresse d’abord au résultat – nombre d’enfants vaccinés par exemple – et laisse aux agents et gestionnaires de santé le soin de décider du meilleur moyen de l’atteindre. En cours d’expérimentation au Cameroun, le mécanisme de financement basé sur les résultats porte ses fruits.

« Il ressort d’une comparaison des établissements de santé entre 2011 et 2013 que la couverture des principaux services, tels que les consultations externes, les soins prénatals, la vaccination des enfants et l’utilisation de moyens de contraception modernes, a été considérablement élargie dans les établissements soumis au financement basé sur les résultats en comparaison à ceux au sein desquels aucune réforme n’a été menée », a fait observer Gaston Sorgho, chef du secteur développement humain à la Banque mondiale.

Les Cahiers économiques du Cameroun visent à partager l’information et à encourager la discussion afin d’aider à améliorer la gestion économique du Cameroun et à libérer son énorme potentiel économique. Publiés semestriellement, ils analysent les tendances et les enjeux économiques.

Contacts médias
À Washington
Raju Jan Singh
Téléphone : (202) 458-2784
rsingh9@worldbank.org
À Yaoundé
Odilia Hebga
Téléphone : (237) 9515-1312
ohebga@worldbank.org



COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2014/144/AFR

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