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Cahiers économiques du Nigeria : La Banque mondiale prévoit une croissance soutenue et moins d'inflation et appelle à une coopération plus étroite entre États fédérés et gouvernement central

13 mai 2013



Abuja, le 15 mai 2013 – Les perspectives macroéconomiques à court terme du Nigeria sont globalement positives, laissant entrevoir une croissante plus forte, une inflation réduite et une augmentation des réserves. Le gouvernement sera ainsi en mesure de poursuivre les réformes clés et les investissements publics menés dans le cadre du Transformation Agenda, politique soutenant la création d'emplois et leur diversification et prônant une gouvernance plus efficace, indique la Banque mondiale dans son récent Rapport économique sur le Nigeria (NER, Nigeria Economic Report), présenté le 13 mai à Abuja.

Le NER lance toutefois une mise en garde, affirmant que la croissance économique au Nigeria ne s'est jusqu'à présent pas systématiquement traduite par une amélioration des conditions économiques et sociales des Nigérians. Comme le souligne le NER, « la réduction de la pauvreté et la création d'emplois n'ont pas progressé au même rythme que l'augmentation de la population, ce qui est source de détresse sociale pour un nombre toujours plus grand de Nigérians. »

Au nombre de ses prévisions pour le Nigeria, le NER affirme en outre que le pays devra consolider ses réserves budgétaires pour se protéger de la volatilité des cours du pétrole. Il devra également accroître les revenus générés à l'interne pour compenser une probable diminution de la part des recettes pétrolières dans l'économie.

Étant donné que le PIB du Nigeria croît bien plus vite que la production de pétrole et qu'il connaît une inflation importante à taux de change stable, la part des recettes pétrolières de l'État dans le PIB devrait se réduire, même dans le cas d'une augmentation des cours du pétrole. Cela avait déjà été le cas en 2012 quand les recettes pétrolières de l'État étaient passées d'environ 23,6% à 19,7% du PIB. Une telle baisse pourrait intensifier les pressions budgétaires et justifie la prudence en termes de politique budgétaire.

Une meilleure coordination des politiques est nécessaire entre l'État central et les États fédérés

Le Rapport économique sur le Nigeria affirme que le système fédéral est en mesure de soutenir le décollage économique du pays en assurant une croissance rapide et diversifiée et la création d'emplois, pour autant que le gouvernement central et les États fédérés améliorent leur coopération et la coordination de leurs politiques dans certains domaines clés. Ces domaines sont les suivants : (a) gestion macroéconomique (politique budgétaire anticyclique), (b) politiques coordonnées visant à améliorer la desserte des marchés et à renforcer les services publics et (c) mise en place de normes nationales en termes de divulgation et de gestion financière.

Le NER estime que le fort degré d'autonomie et d'indépendance financière des États du Nigeria peuvent être un avantage pour permettre un développement rapide dans le pays. Néanmoins ce processus est pour l'heure entravé par une desserte des marchés insuffisante, une mauvaise coordination des politiques budgétaires et des problèmes de gouvernance. Le NER souligne par exemple que, à cause de problèmes d'infrastructure et notamment de transport, ainsi que d'obstacles institutionnels, les marchés du Nigeria sont relativement fragmentés.

Les investisseurs ayant le potentiel de mettre en place des activités à grande échelle hésiteront à le faire s'ils ne peuvent pas avoir accès à un marché plus large. Dans ces conditions, certains États du Nigeria disposent d'une marge de manœuvre limitée pour attirer les gros investisseurs.

On fait valoir qu'une meilleure coopération entre les États fédérés et le gouvernement central est à même de résoudre ces questions, ce qui permettrait de mettre en valeur un potentiel énorme de croissance, de création d'emplois et d'améliorations en termes de bien-être pour les citoyens du Nigeria.

« Dans l'optique d'une gestion macroéconomique efficace, la tâche principale sera de mettre en place un cadre institutionnel permettant de dissocier efficacement les dépenses de l'État des cours du pétrole », a déclaré John Litwak, économiste principal à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. « L'expérience internationale démontre que des politiques budgétaires anticycliques sont essentielles pour briser l'alternance de forte expansion et de récession et la lenteur du développement économique induits par la "malédiction du pétrole". »

De nombreux pays ont régulièrement recours aux subventions conditionnelles ou de contrepartie pour coordonner les politiques budgétaires et mettre en place des normes nationales.

« Le développement de programmes fédéraux faisant intervenir le cofinancement ou les subventions conditionnelles ou de contrepartie pour que les États réalisent des infrastructures prioritaires et mettent en place des normes nationales peut aider à consolider la confiance nécessaire et la coopération entre les différents niveaux de gouvernement ainsi qu'à exploiter au mieux le potentiel du Nigeria », a déclaré Marie-Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale au Nigeria.

« Pour que ces programmes réussissent, ils doivent s'appuyer sur l'autonomie des États en favorisant une émulation constructive entre eux. L'expérience internationale révèle que la conditionnalité de ces subventions doit se porter sur les résultats et non sur les processus, c'est-à-dire que les ressources doivent être entièrement administrées par les gouvernements infranationaux à la condition que certains objectifs soient atteints. »

Le premier Rapport économique sur le Nigeria, présenté le 13 mai 2013, comprend un aperçu de la situation macroéconomique, une analyse des recettes pétrolières de l'État et leurs affectations possibles selon diverses hypothèses concernant les cours du pétrole jusqu'en 2015, ainsi qu'un chapitre sur les relations budgétaires au sein de la fédération et le développement économique du Nigeria. Les principales conclusions du NER sont résumées ci-dessous.

Les éditions suivantes du rapport présenteront un aperçu de la situation macroéconomique dans le pays et accorderont une plus grande attention aux questions susceptibles d'être utiles en termes de politiques. Le NER peut aussi être utilisé pour diffuser les résultats d'études récentes de la Banque mondiale pouvant présenter un intérêt pour le Nigeria.

 

 

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À Abuja
Bamidele Oladokun
Téléphone : +234 9 3145269-75
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