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ARTICLE 20 avril 2020

La lutte contre la pandémie du COVID-19 dans le secteur de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène en RDC

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Préparatifs au dépistage et à la prévention du COVID-19 (coronavirus) en République démocratique du Congo.
Photo : © Hugh Kinsella Cunningham/OMS


LES POINTS MARQUANTS

  • Le faible taux d’accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l’hygiène rend la RDC particulièrement vulnérable au COVID-19.
  • La Banque mondiale investit dans les services d'approvisionnement en eau potable, d'assainissement et d’hygiène pour lutter contre la pandémie.
  • Les éléments fondamentaux de la lutte contre la pandémie sont la priorisation des centres de santé, la mise en place de points d’eau et l’utilisation d’outils digitaux.

La République démocratique du Congo (RDC) est le pays d'Afrique où l'eau est la plus abondante, mais beaucoup de ses habitants n’y ont pas accès. Conjuguée au manque d'installations d'assainissement et d'hygiène, cette situation accroît le risque de contracter le coronavirus (Covid-19) pour des millions de personnes. La réponse immédiate de la Banque mondiale à la pandémie en RDC se concentre donc en particulier sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène. 

Début avril, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé une première série de 25 projets destinés à aider les pays à combattre le coronavirus et à accélérer leur redressement économique. Le projet de riposte d’urgence à l’épidémie de Covid-19 en RDC en fait partie. 

Il a notamment pour objectif d'assurer l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène pour les soignants et les patients, qu'ils soient atteints du coronavirus ou d'autres pathologies, alors que ces services font bien trop souvent défaut jusque dans les lieux censés accueillir les malades. Pendant une épidémie de maladie infectieuse, veiller à ce que les établissements de santé disposent d'un approvisionnement en eau fiable et sûr et qu’ils soient équipés de savon permet au personnel médical de prodiguer des soins en toute sécurité tout en se protégeant. Or les données disponibles pour la RDC montrent qu'au moins la moitié des centres de santé du pays manquent d'eau ou d'installations sanitaires de base. 

Parallèlement au nouveau projet, la Banque mondiale s’appuie aussi sur des opérations déjà en cours pour lutter contre la pandémie, dont notamment le projet d’alimentation en eau potable en milieu urbain, qui couvre trois villes de RDC. Ce projet comprend désormais le financement de 20 nouveaux points d'eau partagés dans des zones densément peuplées qui en sont actuellement dépourvues. La régie nationale de distribution d’eau utilise sa flotte de camions-citernes pour acheminer de grands réservoirs. 

Cette opération est un moyen efficace de toucher un grand nombre de personnes. Les nouvelles installations resteront en place, de sorte qu'une fois les réseaux étendus à ces zones, les bornes-fontaines existantes pourront facilement y être raccordées. Par ailleurs, des dizaines de nouveaux dispositifs de lavage des mains dans les lieux publics tels que les marchés et les grands points de passage seront également financées.

Une campagne de communication est en cours pour s'assurer que tous les habitants de RDC comprennent l'importance du lavage des mains et de la distanciation sociale. Des alertes diffusées par la télévision et la radio ainsi que sur les réseaux sociaux et les systèmes de messagerie (Facebook, Twitter, WhatsApp...) relaieront le message ainsi que des informations et des conseils de l'OMS et d'autres organismes. Les réseaux communautaires, qui constituent un maillon fondamental du tissu social, soutiennent ces efforts pour veiller à ce que personne ne soit tenu à l'écart. Leurs responsables peuvent se révéler de puissants ambassadeurs de la campagne au sein de leurs communautés, en ajoutant leur voix à celle des chefs religieux, des artistes et des sportifs qui se mobilisent déjà.

Alors que la RDC a été confrontée ces dernières années à plusieurs épidémies d’Ebola qui sont venues frapper de plein fouet des populations déjà en proie à l'extrême pauvreté et à l'insécurité, les autorités tirent les leçons de cette expérience au moment de faire face au coronavirus. Le gouvernement s'est rapidement mobilisé : le ministère de la Santé transmet ses informations par SMS et met fréquemment à jour le système de suivi de la pandémie, afin que le nombre de cas et de foyers de contamination puisse être connu et partagé.

La Banque mondiale et le gouvernement de RDC collaborent avec ENABEL (l'Agence belge de développement), l'UNICEF et Oxfam, pour bénéficier de l’expérience de longue date de ces partenaires de développement dans la fourniture de services d'eau, d'assainissement et d'hygiène dans les situations d'urgence. La mise à profit des points forts de chacun et une coordination étroite permettent de mieux cibler les ressources et d'améliorer l'efficacité de la fourniture des services. Des investissements supplémentaires seront également réalisés pour financer d'autres interventions en liaison avec Oxfam. 

Le projet de riposte d’urgence à l’épidémie de Covid-19 en RDC combat une crise sanitaire inédite à ce jour. C'est pourquoi il applique les principes de gestion adaptative afin de pouvoir réagir en temps réel aux modifications du contexte opérationnel. Cette démarche itérative, constamment adaptée et ajustée aux nouvelles données et au retour d'information, sera un élément essentiel de sa mise en œuvre.

Le Partenariat mondial pour la sécurité de l'eau et l'assainissement (GWSP) (a), un fonds fiduciaire multidonateurs administré par la Banque mondiale, a également contribué à façonner la réponse rapide de la Banque en RDC, grâce à la fois à ses notes de synthèse et à son diagnostic sur la pauvreté (a). Ce diagnostic montre comment l'absence de services d'eau, d'assainissement et d'hygiène a bloqué les progrès du développement humain dans le pays, tout en mettant en évidence les obstacles qui entravent la fourniture de ces services. S'attaquer d'urgence à ces obstacles est un enjeu vital à l’heure de la lutte contre la pandémie et pour les années à venir. 


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