L’absence de progrès dans le domaine de l’eau et de l’assainissement risque de compromettre les efforts des institutions yéménites et de la communauté internationale destinés à prévenir la propagation de l’épidémie de choléra au Yémen. Au cours des quatre dernières années, les infrastructures dédiées à l’eau et l’assainissement du pays ont subi des dommages considérables du fait de la guerre qui fait rage, de pénuries d’énergie, d’un entretien insuffisant et plus de 36 mois d’arriérés de traitements des fonctionnaires. Près de 16 millions de Yéménites sont actuellement privés d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement et quelque 18 millions de soins de santé de base. Plus d’un million de cas de choléra ont été confirmés depuis le début de l’épidémie, l’an dernier.
La Banque mondiale œuvre sans relâche aux côtés de l’UNICEF et de l’OMS dans le but de circonscrire dans les meilleurs délais l’épidémie de choléra qui sévit au Yémen. Cette action s’inscrit dans le cadre du projet d’urgence à l’appui de services sanitaires et nutritionnels, une opération financée par un don de l’IDA qui a déjà permis d’améliorer les services de l’eau dans les zones touchées par le choléra, au profit de 1,6 million de personnes, et de remettre en état les équipements d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les centres de santé, les écoles et les lieux de rassemblement communautaires. Le projet s’est attaché à assurer le traitement de l’eau par la chloration des sources hydriques, des réseaux d’adduction et des camions-citernes privés. Des trousses d’hygiène ont également été distribuées dans les écoles et les foyers. Enfin, dans les zones touchées par le choléra, 1,85 million de Yéménites bénéficient aujourd’hui d’un accès amélioré à l’assainissement.
En dépit de ces efforts, la situation au Yémen demeure très difficile. Les habitants sont chaque jour exposés à de multiples menaces, depuis le conflit toujours en cours à l’absence de services de base en passant par la flambée des prix des produits de première nécessité. Ces risques peuvent être fatals, tout particulièrement dans les régions isolées comme le district de Maswar, dans le gouvernorat d’Amran, où les routes sont mauvaises et l’épidémie bien installée.