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ARTICLE 10 décembre 2018

Madagascar : un financement record pour lancer la réforme de l’éducation nationale

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Obligé d’abandonner ses études à cause des difficultés financières de ses parents, Justin est heureux de retrouver l’école après deux ans d’absence. 


Dans le sillage de la crise politique de 2009, les dépenses publiques d’éducation ont chuté, plombées par la baisse drastique des financements extérieurs. Plusieurs milliers d’enfants couraient le risque d’être déscolarisés. Une aide d’urgence a permis de mobiliser des financements supplémentaires et de réorganiser l’enseignement de base.

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Justin a 14 ans, mais il est encore en cinquième année du primaire, alors que ses amis ont déjà rejoint le premier cycle secondaire. Il a dû abandonner l’école en 2014, lorsque ses parents n’ont plus eu les moyens de payer sa scolarité. Après la crise politique qui a secoué la Grande Île en 2009, la famille n’arrivait plus à joindre les deux bouts.

 « Mon mari est maçon et le travail est devenu très rare. Moi, je suis couturière mais, en période de crise, les gens n’achètent plus de vêtements, et le quotidien devient plus dur. J’ai cinq enfants à nourrir et c’est ma priorité. J’ai donc dû retirer Justin de l’école », explique sa maman.

En 2016, son école reçoit des fonds qui vont permettre à Justin de reprendre sa scolarité gratuitement. Mais il aura perdu deux ans.

« J’ai beaucoup de choses à rattraper. Tous mes copains sont déjà au collège, mais ce n’est pas grave. Je suis content de retourner à l’école. J’aimerais bien devenir enseignant », confie-t-il avec un grand sourire.

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Le projet d’appui d’urgence a l’éducation pour tous avait pour objectif de protéger la scolarité d’un maximum d’écoliers, en faisant baisser les coûts supportés par les familles, en octroyant des allocations aux enseignants et en distribuant des kits scolaires aux élèves.

 

Préserver la scolarité des enfants

L’école primaire Ankadindambo dans la région d’Analamanga, où est scolarisé Justin, fait partie des nombreux établissements bénéficiaires du projet d’appui d’urgence à l’éducation pour tous. Lancé en 2013 par la Banque mondiale avec le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), il cherche à remettre sur pied un système éducatif en ruines.

Plombées par l’effondrement des financements extérieurs, les dépenses publiques d’éducation étaient en chute libre depuis 2010. À l’échelle du pays, ce sont autant de nouvelles écoles qui ne sont pas construites, de fournitures pédagogiques qui ne sont pas distribuées et d’établissements qui sont privés d’aides publiques.

Le projet avait pour objectif de protéger la scolarité d’un maximum d’écoliers, en faisant baisser les coûts supportés par les familles, en octroyant des allocations aux enseignants et en distribuant des kits scolaires aux élèves. Il a aussi soutenu l’apprentissage en formant les enseignants et les directeurs, en distribuant des manuels scolaires, en construisant des classes et des cantines scolaires et en subventionnant les écoles.

Mis en œuvre sur quatre ans, le projet a été déployé dans 12 régions et a bénéficié directement à plus de 2 millions de personnes. Près de 1,9 million d’enfants ont été scolarisés, 20 000 enseignants ont été payés et plus de 5 millions de kits scolaires ont été distribués. Dans les trois régions du sud de l’île frappées par la sécheresse, le projet a assuré des repas à la cantine scolaire pour plus de 100 000 enfants. Plus de 260 classes ont été construites et plus de 50 000 enseignants formés.

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Près de 1,9 million d’enfants ont été scolarisés, 20 000 enseignants ont été payés et plus de 5 millions de kits scolaires ont été distribués.

 

Un financement record en faveur de l’éducation

Le projet a par ailleurs ouvert la voie à une autre opération également financée par la Banque mondiale et le GPE. Doté d’une enveloppe de 100 millions de dollars, le projet d’appui à l’éducation de base vise à améliorer les résultats scolaires dans les deux premières années d’enseignement.

Ce financement, dont 55 millions de dollars sont alloués au titre d’IDA-18, est le plus important soutien jamais consenti à l’éducation à Madagascar. Il appuiera le déploiement des réformes annoncées dans le plan sectoriel pour l’éducation 2018-22 et devrait toucher plus de 4,7 millions de bénéficiaires, dont 4,6 millions d’élèves du primaire et 80 000 enfants en préprimaire. Il permettra aussi de former 35 000 instituteurs, 6 500 éducateurs communautaires préscolaires, 4 000 membres des conseils communautaires scolaires et 20 000 directeurs et inspecteurs locaux.



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