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ARTICLE 04 décembre 2018

Renforcer les investissements dans l'hydrométéorologie pour un développement résilient en Afrique de l'Ouest


LES POINTS MARQUANTS

  • La nouvelle initiative Hydromet a été lancée récemment lors du premier forum sur l’hydromet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en Côte d’Ivoire.
  • Mise en œuvre par le biais du programme Hydromet en Afrique, cette initiative permet aux pays de l'Afrique de l'Ouest, aux partenaires de développement et aux parties prenantes de collaborer pour mettre en œuvre des stratégies régionales de réduction des risques de catastrophe.
  • Le programme Hydromet en Afrique est un partenariat entre plusieurs organisations de développement travaillant à l'amélioration des services météorologiques, hydrologiques et climatologiques dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne.

ABIDJAN, 4 décembre 2018— À Port-Bouët, une banlieue d’Abidjan où vivent plus d’un demi-million de personnes, le littoral se rétrécit, grignoté par l’océan Atlantique qui s’infiltrer dans les maisons. En même temps, le hausse des températures incite les citadins à se déplacer vers les côtes, affectant la démographie des zones rurales et urbaines ainsi que l'économie locale.

« Avant, lorsque les pluies arrivaient, il y avait beaucoup de poissons », se souvient David Akapu, un pêcheur ghanéen vivant à Port-Bouët. « Maintenant, le climat a changé et cela a cessé. Si nous pouvions savoir quand le temps changera, ça nous aiderait et améliorerait nos vies. »

Dans les villes dynamiques d’Afrique de l’Ouest, la variabilité climatique et pluviométrique a un impact distinct sur les populations, les communautés et les industries. De Dakar (Sénégal) à Niamey (Niger), les habitants sont directement confrontés aux conséquences des risques hydrologiques et météorologiques (hydromets), car la hausse des températures et du niveau de la mer ont une incidence sur leur vie quotidienne et leurs moyens de subsistance.

Pour relever ce défi, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a récemment lancé son initiative Hydromet, qui vise à renforcer l'observation, la transmission, l'interprétation et la diffusion de données et informations hydrométéorologiques dans les pays d'Afrique de l'Ouest. Cette initiative aidera les gouvernements ouest-africains à fournir des services qui réduisent l’impact des inondations, des sécheresses et des catastrophes naturelles et protègent leurs citoyens et leurs industries – des petits agriculteurs et pêcheurs aux grands secteurs tels que l’aviation et les transports. L'initiative sera mise en œuvre dans le cadre du programme Africa Hydromet (« Hydromet en Afrique »), un partenariat entre des organisations de développement œuvrant à l'amélioration des services météorologiques, hydrologiques et climatiques au moyen de projets et de programmes mis en œuvre dans toute l'Afrique subsaharienne.

Annoncée lors du premier Forum Hydromet de la CEDEAO, ainsi que sur la nouvelle plateforme de réduction des risques de catastrophe (RRC), cette initiative permettra aux gouvernements, aux universitaires, aux organisations de la société civile, ainsi qu’aux organisations internationales, à la société civile et au secteur privé de s'unir pour intégrer les initiatives régionales de réduction des risques de catastrophe et de mettre pleinement en œuvre la politique de réduction des risques de catastrophe de la CEDEAO et le plan d'action 2015-2030 qui l'accompagne. Le forum et la plateforme ont été créés en partenariat avec de nombreux partenaires de développement, dont la Banque mondiale et la Facilité mondiale de prévention des catastrophes naturelles et de relèvement (GFDRR).

« Pour l’Afrique de l’Ouest, comme pour le reste du monde, les services d’hydrométrie sont essentiels au développement. Ces services offrent des avantages transversaux qui ont un impact direct sur la vie et la propriété des personnes, ainsi que sur les progrès des pays et des régions. Les investissements dans les services hydrométéorologiques protègent également les investissements du gouvernement, afin d'éviter toute perte de ressources en cas de catastrophe. », souligne Pierre Laporte, directeur de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée et le Togo. « Les décisions du Forum Hydromet de la CEDEAO et de la plateforme de réduction des risques de catastrophe (CRR) – les premières du genre dans la région – sont essentielles pour assurer la vie, protéger les populations les plus vulnérables, et réduire la pauvreté afin de permettre aux populations de vivre dans la prospérité. »

Le forum offre également l’occasion de renforcer les partenariats et les projets, avec l’appui du Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD), du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS / AGRHYMET) et du Centre de services scientifiques pour l'Afrique de l'Ouest sur le changement climatique et l'utilisation adaptée des sols (WASCAL). Il offre également des possibilités d'échanges de connaissances techniques avec l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) et le Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC), la Banque africaine de développement (BAD) et les principales parties prenantes.



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