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ARTICLE 17 octobre 2018

En Éthiopie, les efforts de gestion durable des terres intègrent les femmes

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Photo Credit: Nespresso


LES POINTS MARQUANTS

  • Avec le soutien apporté par la Banque mondiale dans le domaine de la gestion durable des terres, l’Éthiopie accomplit depuis quatre ans des progrès remarquables en matière de réforme foncière et de reconnaissance des droits des femmes.
  • Les titres de propriété foncière sont désormais établis aux noms des deux époux, ce qui garantit aux femmes le droit de reprendre et gérer les terres familiales et de maîtriser ainsi davantage leurs moyens de subsistance.
  • Dans la culture du café notamment, les femmes bénéficient à présent des possibilités d’emploi favorisées par une meilleure gestion des sols. Dans la région de l’Oromia, la Banque mondiale, via le Fonds biocarbone, s’efforce d’aider les producteurs de café à accroître leur productivité grâce à des pratiques agricoles « climato-intelligentes ». Un partenariat avec Nespresso, qui forme les femmes à des techniques agricoles durables, leur permet de contribuer activement à la gestion des paysages.

, dont les femmes étaient jusque récemment exclues.

Pénalisées par le flou entourant leurs droits fonciers, les femmes n’étaient de fait pas en mesure de bénéficier de ces nouvelles possibilités de revenu et d’emploi. Une femme ne pouvait être considérée comme le chef de famille qu’en l’absence d’un époux. Le plus souvent, les certificats fonciers ne mentionnaient que le chef de famille masculin et, en cas de décès de ce dernier, le titre de propriété était cédé à un autre homme de la famille.

L’Éthiopie accomplit cependant des progrès remarquables depuis quatre ans sur ce front. Soutenues par la Banque mondiale dans le cadre de la deuxième phase d’un projet de gestion durable des terres, les autorités s’emploient à réformer les registres fonciers pour permettre aux femmes d’exercer un rôle plus actif dans les exploitations agricoles familiales et dans la prise de décision communautaire. Le nouveau processus de délivrance des titres fonciers permet désormais de sécuriser les droits des femmes au sein de leur famille, le bien d’un ménage étant inscrit aux noms des deux époux.

« Ce titre foncier est un gage d’avenir », confie Chaltu Beratu. La jeune femme, qui vit dans le district d’Ejere, dans la région de l’Oromia, a récemment perdu son mari. Sans revenu, elle doit à présent subvenir aux besoins de ses deux enfants : « Grâce à ce certificat, je peux prendre les meilleures décisions pour ma famille ».

Les réformes ont également clarifié ces droits dans le cadre des unions polygames.

« L’un des aspects les plus importants de ce programme national d’enregistrement foncier réside dans le fait qu’il a favorisé l’autonomie de comités chargés de l’administration et de l’utilisation des terres, compétents localement et élus démocratiquement, afin qu’ils assurent la mise en œuvre des réformes au niveau des villages », explique Shewakena Aytenfishu Abab, consultant au sein du pôle Environnement et ressources naturelles de la Banque mondiale. « Les femmes sont activement engagées dans ces comités de base et elles sont les mieux placées pour gérer les conflits fonciers et trouver des solutions en fonction des dynamiques culturelles ou religieuses propres à chaque village. »


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Photo Credit: Nespresso


De nouvelles perspectives pour les Éthiopiennes dans le secteur du café

Depuis 2014, sous l’égide de la Banque mondiale, l’Initiative pour la gestion durable des paysages forestiers (ISFL) (a) du Fonds biocarbone s’emploie à réduire la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre dans l’Oromia en se penchant sur le problème de la vocation des terres et en favorisant une meilleure utilisation des sols. Ce programme s’est notamment associé à l’entreprise Nespresso, leader mondial du café en capsules, pour aider les planteurs éthiopiens à accroître leur productivité grâce à des pratiques agricoles améliorées.

Alors que la question de l’égalité des sexes occupe une place de premier plan dans le programme de Nespresso pour une qualité durable (AAA) (a), l’entreprise veille à ce que les femmes bénéficient des mêmes opportunités que les hommes. Au cours des dernières années, elle s’est ainsi attachée à former un plus grand nombre de femmes à des pratiques agricoles qui, à l’instar de la plantation d’arbres d’ombrage et de la cueillette sélective, permettent à la fois de s’adapter au changement climatique, de lutter contre les émissions de carbone et d’accroître les rendements. Une étude ayant révélé que 63 % des femmes préféraient avoir affaire à des formatrices, Nespresso s’est en outre employé à toucher un plus grand nombre d’agricultrices en recrutant et en formant des spécialistes de sexe féminin. . Ces agronomes travaillent avec des centaines de petites productrices, en organisant des ateliers de formation en groupe et en se rendant sur les exploitations. Le partenariat noué avec l’ISFL prévoit d’étendre le programme AAA à l’ensemble de l’Oromia, avec l’objectif de renforcer les moyens de subsistance des familles.

« C’est fascinant de voir les agricultrices mettre en pratique les techniques que je leur ai apprises et de constater combien leur vie a changé », confie Meseret Kanto, agronome elle-même formée dans le cadre du programme AAA.

Au mois de septembre dernier, Nespresso a publié un nouveau rapport (a) et lancé une campagne de sensibilisation pour mettre en lumière la place plus centrale qu’occupent désormais les Éthiopiennes dans la production durable de café. La réussite de cette initiative repose notamment sur une collaboration étroite avec les populations locales en vue de recourir à des méthodes de recrutement adaptées. Concrètement, par exemple, pour pourvoir des postes, le programme ne publiera pas d’offre d’emploi, mais mettra plutôt une annonce pour un stage de formation gratuit, auquel les femmes seront plus susceptibles de se rendre et qui débouchera sur des embauches.

La démarche entreprise par l’Éthiopie, avec le soutien du Fonds biocarbone, de la Banque mondiale et de Nespresso, a permis de soutenir le processus national de réforme des titres fonciers et la transition vers des stratégies de gestion durable des paysages. Mais pas seulement. Elle a aussi ouvert la voie à des efforts régionaux et nationaux coordonnés, y compris en collaboration avec le secteur privé, dans le domaine de l’atténuation du changement climatique, de la résilience et de la préservation de l’environnement.

Et de porter, enfin, un message fondamental :



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