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ARTICLE 31 mai 2018

« Je suis fière de travailler dans la construction d’infrastructures routières »

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Fredline Calvaire, une dame dans la trentaine et qui travaille dans le secteur de la construction.

La Banque mondiale.


Un pont devient une ligne de vie pour de nombreux haïtiens affectés par l’ouragan Matthew.

Depuis plus de deux semaines, la ville de Chardonnières, côte sud d’Haiti, vit une certaine effervescence. Entre badauds, petits cultivateurs, marchands et écoliers qui essaient de rallier leurs activités respectives, se trouve Fredline Calvaire, une dame dans la trentaine et qui se voue au métier de la construction. Si jadis, ce secteur était réservé aux hommes, aujourd’hui cette mère de quatre enfants, svelte et d’apparence timide, impose son savoir-faire dans la construction d’un petit pont qui relie différentes communautés de Chardonnières au reste de la région.

Suite au passage de l’ouragan Matthew déversant plus de 600 mm de pluies principalement dans le grand sud d’Haiti, plus d’un million de personnes ont été isolées à cause des routes impraticables et des rivières en crue. L’ouragan a généré un bilan de plus de 450 morts et des pertes générales de l’ordre de 2,778 milliards de dollars (32 pourcent du PIB) dont 106.4 millions de dollars américains (18 pourcent du PIB) dans le secteur transport.

« Au lendemain de l’ouragan Matthew, nous avons été complètement coupés du reste de la région à cause de la destruction du pont, emporté par les eaux de ruissellement. A chaque fois qu’il pleuvait dans les montagnes adjacentes, nous ne pouvions pas accéder au centre de santé ni nous rendre au marché sans risquer nos vies en traversant des rivières en crues qui, assez souvent, débordent de leurs lits respectifs pour causer des dégâts au sein des ménages », rappelle un cultivateur vivant dans la localité.


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World Bank


Renforcer la résilience des communautés vulnérables

L’action de Fredeline vise à restaurer l’accès des communautés rurales au monde extérieur. La mobilité est un facteur essentiel après un ouragan. En effet, de par sa situation géographique, Haiti est souvent exposée aux aléas météorologiques, notamment au cours de la saison cyclonique de juin à novembre. En fait, avec 96 pourcent de sa population qui risque d'être frappée par une catastrophe naturelle, la vulnérabilité d'Haïti aux cyclones est classée parmi les plus élevées de la région. Les catastrophes affectent également les perspectives de croissance économique d'Haïti, avec des dommages et des pertes qui coûtent au pays une moyenne estimée à 150 millions de dollars par an depuis environ quarante ans.

Ainsi, pour améliorer la résilience des communautés vulnérables qui dépendent de la connectivité pour leurs moyens de subsistance, la Banque mondiale soutient la réhabilitation de points critiques et d'autres infrastructures de transport du réseau routier, y compris de petits ponts (dalots), des ouvrages de protection et de drainage dans les départements du Sud et de la Grand'Anse. Ces investissements sont mis en œuvre par le Ministère des Travaux Publics et par les communautés bénéficiaires elles-mêmes, avec l'appui technique du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS).

« Près de 80 pourcent du transport se fait par la route en Haïti. Après Matthew, c’était essentiel de reconnecter les communautés affectées et de faciliter la mobilité, l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé. La réhabilitation du réseau routier joue un rôle clé pour relancer les activités économiques », a souligné Anabela Abreu, directrice de la Banque mondiale en Haiti.

Promouvoir la main d’œuvre féminine

Pour réaliser ces travaux et rétablir la mobilité dans les départements du Sud et la Grand’Anse, plus de 18 000 emplois temporaires ont été générés, de ces jobs, 40 pourcent ont été attribués à des femmes.  Une approche de travaux à forte intensité de main-d'œuvre et une rotation du personnel tiré des communautés locales a été mise en place et aident les familles qui ont tout perdu pendant l'ouragan à se remettre sur pied financièrement.

Pour permettre à un plus grand nombre de femme d’être recrutée sur les chantiers, un atelier de formation des femmes dans les métiers de la construction a été mis en place. En conséquence, près de la moitié des membres des ateliers de ferraillage sont des femmes, qui gagnent un peu plus que les ouvriers sans formation spécifique. 

« Maintenant, grâce à cette formation je me suis spécialisée dans le domaine du ferraillage. Je peux mieux mesurer et je connais bien mes outils techniques. Je suis fière de travailler dans la construction d’infrastructures routières. Cela va m’ouvrir de nouvelles opportunités pour gagner ma vie », a dit Fredelyne qui avait déjà une formation de base dans le métier de la maçonnerie.



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