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ARTICLE 10 novembre 2017

La résilience énergétique revêt une nouvelle urgence

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LES POINTS MARQUANTS

  • Les destructions liées au changement climatique sont toujours plus graves, surtout dans les petits États insulaires en développement (PEID).
  • Sans investissements massifs pour améliorer la résistance des infrastructures, des millions d’individus seront durablement privés de services essentiels dans les pays vulnérables avec, à la clé, des pertes humaines et financières.
  • Avec ses clients, la Banque mondiale s’emploie à consolider les infrastructures énergétiques, améliorer les plans de redressement d’urgence et tester des équipements à l’épreuve du climat.

Le changement climatique entraîne des destructions toujours plus graves et fréquentes dans le monde, obligeant à consolider de toute urgence les infrastructures énergétiques, surtout dans les petits États insulaires en développement (PEID), souvent situés « dans l’œil du cyclone ».

Selon le Fonds monétaire international, les PEID représentent plus de 60 % des pays les plus touchés par des catastrophes, avec des pertes allant jusqu’à 9 % du PIB. Jamais dans l’histoire récente la saison des ouragans n’aura été aussi active qu’en 2017, les pluies et les vents violents ayant semé le chaos dans les Caraïbes et privé les habitants de services essentiels, notamment l’électricité.

Exposés aux ouragans, les systèmes énergétiques ont aussi du mal à résister à d’autres phénomènes météorologiques extrêmes — séismes, incendies, tempêtes de neige ou élévation du niveau de la mer. L’ensemble de la population est touchée lorsqu’une catastrophe naturelle détériore les infrastructures électriques. Sachant que les services indispensables au redressement en pâtissent également : hôpitaux incapables de faire fonctionner des équipements cruciaux pour sauver des vies ou de maintenir une température adéquate pour certains médicaments vitaux ; marchés ne pouvant plus conserver les aliments ; habitants contraints de vivre dans l’obscurité, sans pouvoir utiliser ne serait-ce qu’une cuisinière ou un ventilateur. La vie s’arrête, littéralement.

L’homme ne peut pas contrôler la survenue d’ouragans, de tempêtes ou de tremblements de terre — mais il peut les anticiper et préparer le redressement.

Face aux catastrophes naturelles, la meilleure solution pour anticiper et planifier le redressement consiste à se doter d’un solide plan d’intervention d’urgence, assorti d’investissements stratégiques susceptibles de réduire les délais de rétablissement et de limiter l’impact de ces événements destructeurs. Mais il faut pour cela avoir préalablement mis en place un plan global d’évaluation et d’élimination des risques.

La Banque mondiale aide ses clients à avoir toutes les armes en main.

Ainsi, le Projet pour la résilience énergétique et l’adaptation au climat du Belize entend consolider les infrastructures énergétiques du pays à travers un certain nombre de mesures : renforcement anticipé de certains maillons de la chaîne de transmission particulièrement vulnérables, réduction de la probabilité d’interruption de services, renforcement de la capacité de l’entreprise de services publics à protéger ses installations de la chute des arbres en cas de tempête, qui pourrait perturber le réseau, optimisation du plan d’intervention d’urgence et de redressement de la compagnie ou encore modernisation des systèmes de communication utilisés en cas d’urgence.

Avec ce projet, le Belize mettra également en œuvre plusieurs activités novatrices et complémentaires, à l’instar de la disjonction des sous-stations pour répartir le risque de panne pendant un épisode météorologique extrême ou du test de matériaux alternatifs afin d’avoir des poteaux électriques plus résistants.

Le renforcement durable des infrastructures existantes est vital, mais les pays peuvent également s’appuyer sur des solutions locales et plus autonomes pour produire de l’électricité et rétablir ainsi plus rapidement le service après une catastrophe.

Des systèmes individuels de panneaux solaires sont souvent une solution intéressante : lorsque le cyclone tropical Pam s’est abattu sur Vanuatu en 2015, 65 kilomètres de lignes électriques ont été détruits, privant quelque 12 000 clients de courant. Mais les foyers équipés de panneaux solaires individuels, qui avaient anticipé la tempête et démonté et stocké tout le matériel, ont pu le réinstaller une fois le calme revenu et récupérer du courant.

La même solution s’est révélée efficace au Bangladesh, où la Banque mondiale a soutenu l’installation de systèmes solaires individuels pour 3,95 millions de familles et magasins dans des zones rurales isolées. Aujourd’hui, elle s’emploie avec le gouvernement à créer des mini-réseaux solaires sur les îles difficiles d’accès, comme Monpura. Chaque année environ, deux tempêtes sur cinq dans le monde s’abattent sur le Bangladesh, perturbent le quotidien des ménages et des entreprises et entraînent la fermeture des infrastructures publiques. En octobre 2016, la Banque mondiale s’est engagée à apporter 2 milliards de dollars pendant trois ans pour aider le pays à renforcer sa résilience au changement climatique.

La Banque mondiale soutient aussi la conversion progressive des pays vulnérables aux énergies renouvelables, comme le solaire ou la géothermie.


Aux Caraïbes, le potentiel de croissance des énergies renouvelables n’est pas négligeable, puisqu’elles assurent actuellement moins de 10 % de la production d’électricité. Les énergies vertes peuvent aussi aider les États insulaires à diversifier leurs sources d’approvisionnement, limiter leur dépendance aux combustibles importés pour produire de l’électricité et consolider leur sécurité énergétique.

Le Projet d’atténuation du risque par la géothermie à la Dominique débouchera sur la construction d’une centrale géothermique aux Caraïbes, la première depuis 30 ans. Les ressources géothermiques sont vitales pour améliorer la résilience du pays et permettront d’alléger la facture d’électricité des ménages et des entreprises mais aussi de porter à 60 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. La Banque mondiale soutient ce projet de production de 7 MW à travers des dons, des crédits, des opérations d’atténuation du risque et une assistance technique. Ses équipes planchent également sur un projet de centrale plus importante dans le but ultime d’exporter de l’électricité.

La Banque mondiale continuera d’aider les pays vulnérables à diversifier leur mix énergétique et à adopter des systèmes flexibles permettant aux communautés de rebondir plus rapidement et de « reconstruire en mieux » après une catastrophe naturelle.

Ces systèmes, comme les mini-réseaux solaires, peuvent également assurer une alimentation durable et fiable, offrant ainsi des solutions parfaites aux PEID exposés à la menace grandissante du changement climatique.


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