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ARTICLE 18 septembre 2017

Une meilleure connexion Internet…et la vie est moins dure au Kosovo

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Des câbles en fibre optique courent d’une maison à l’autre dans le nouveau quartier rom de Kolonia.


Petit quartier de banlieue de l’ancienne zone industrielle de la ville de Gjakova, dans l’ouest du Kosovo, Kolonia compte une centaine de familles. Elles appartiennent toutes à des minorités — rom, ashkali ou égyptienne — et partagent au quotidien la pauvreté et le chômage. Leurs maisons tombaient en ruine jusqu’à ce qu’un projet financé par des bailleurs de fonds permette, l’an dernier, de reconstruire les habitations et d’installer des infrastructures de base : eau courante, évacuation des eaux usées, routes goudronnées…   

Tout récemment, le quartier a également été connecté à l’Internet via des câbles à fibres optiques. Pour les résidents, il s’agit là d’une amélioration majeure de leur vie quotidienne. 

« Ils se disaient prêts à dépenser leurs derniers deniers pour avoir accès à Internet », se rappelle Fatos Stavileci, employé de Fiberlink. « Nous avons décidé de tester une première extension de notre réseau jusqu’à cette zone et, désormais, chacune des maisons de Kolonia dispose d’une connexion Internet haut débit. »”

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La famille Juniku habite à Kolonia.


À Kolonia, petite banlieue du Kosovo, la pauvreté et le chômage font partie du quotidien. La vie des résidents s’améliore cependant grâce à un projet financé par des bailleurs de fonds. Le quartier a aussi été récemment connecté à l’Internet haut débit.

Malgré leurs difficultés financières, les habitants de Kolonia s’efforcent de payer régulièrement leurs factures. « Maintenant, nous avons tous accès à l’Internet à la maison, cela fait partie de notre vie », témoigne Jeton Juniku, un père de famille de 50 ans. « Les frais mensuels sont parfois difficiles à régler, mais dès que j’ai un peu d’argent, je le consacre à ma facture Internet. »

Mergim, son fils de 17 ans, explique pourquoi une connexion fiable est tellement précieuse pour la communauté : « Nous sommes nombreux à utiliser Internet pour communiquer avec les membres de nos familles qui vivent à l’étranger. Comme nous leur parlons presque quotidiennement, c’est important d’avoir une bonne connexion pour pouvoir utiliser les services de téléphonie gratuits de Skype, Facebook ou Viber. »

La diaspora kosovare est en effet nombreuse et dispersée dans divers pays de l’Union européenne. Alors qu’un Kosovar sur trois vit à l’étranger, les envois de fonds des travailleurs émigrés constituent l’un des principaux moteurs de la croissance économique du pays. La part du revenu des ménages provenant de ces transferts d’argent s’élève à environ 15 % du PIB total du Kosovo : les envois de fonds de la diaspora jouent par conséquent un rôle majeur d’amortisseur social. Entre 20 et 25 % des ménages en bénéficient, ce qui constitue une source de revenu non négligeable, notamment pour les plus démunis.

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Des câbles en fibre optique courent d’une maison à l’autre dans le nouveau quartier rom de Kolonia.
Les habitants de Kolonia sont non seulement connectés à Internet mais, depuis le mois d’août dernier, ils bénéficient aussi, grâce à Fiberlink, d’une connexion nettement plus rapide et fiable. Pour cela, la société a eu recours à l’infrastructure de fibres optiques de l’opérateur public (KOSTT) pour échanger son trafic Internet avec deux autres fournisseurs d’accès de la région. 


« « Nous sommes nombreux à utiliser Internet pour communiquer avec les membres de nos familles qui vivent à l’étranger. C’est pourquoi il est important de disposer d’une bonne connexion pour pouvoir utiliser les services gratuits de téléphonie.  »
Mergim Juniku
Habitant de Kolonia, 17 ans

« Nous avons renforcé nos capacités pour la fourniture de services Internet à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif », affirme Fatos Stavileci. « C’est une bonne base pour le développement de notre entreprise, de l’Internet et du marché des technologies de la communication au Kosovo. »

À la mi-2016, Fiberlink et deux autres fournisseurs d’accès à Internet (FAI) opérant à proximité, Vista et AceWaves, ont fait part de leur intérêt pour le réseau de fibres optiques de KOSTT. Les négociations de l’entreprise publique avec les trois FAI ont abouti, en juin 2017, à la signature d’un contrat totalement inédit au Kosovo qui allait directement concerner plus de 30 000 personnes. Grâce à l’accès au réseau de KOSTT, Fiberlink est maintenant en mesure d’élargir encore sa clientèle dans le sud-ouest du pays, avec un potentiel de 60 000 ménages, soit 300 000 habitants.

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KOSTT a construit un nouveau réseau de fibres optiques enterré de 1 109 kilomètres. En juin 2017, l’entreprise publique a signé le premier accord de « location » de son réseau de fibres optiques avec trois fournisseurs de services de télécommunications agréés locaux. Ce projet de partage d’infrastructures a bénéficié de l’assistance technique de la Banque mondiale.

« Depuis le début, nous avons souhaité partager une partie de notre réseau de fibres optiques pour des activités commerciales, afin d’accroître l’offre de services de télécommunications efficaces et à faible coût pour les consommateurs », indique Kadri Kadriu, directeur général par intérim de KOSTT. « La Banque mondiale a soutenu notre démarche en réalisant des études et en nous faisant bénéficier de son expertise sur les pratiques optimales. »

En installant plus de 1 100 kilomètres de fibres optiques sur ses tours de transmission électrique haute tension, KOSTT a constitué un puissant réseau à haut débit qui permet de fournir des services de télécommunications aux principales zones d’habitation du Kosovo.  

En partageant son réseau, KOSTT honore ses engagements d’entreprise publique qui fournit des services et agit aussi comme autorité de régulation. Cette démarche va par ailleurs permettre de combler les écarts de couverture des zones rurales où, aujourd’hui, plus d’un tiers des foyers n’ont pas accès au haut débit. L’ouverture du réseau de KOSTT à des entreprises à vocation commerciale apparaît donc comme incontournable pour combler le fossé numérique.

La demande de services haut débit fixes et mobiles va très fortement augmenter au Kosovo, avec un nombre d’abonnés qui devrait grimper respectivement de 126 et 205 % entre 2015 et 2020. Une tendance qui laisse entrevoir de belles perspectives commerciales pour le pays.

En attendant, les nouveaux usagers sont plus que satisfaits. À l’instar de ce fermier de Studenicani, près de la ville de Suhareka, qui a pu installer un système de vidéosurveillance par Internet pour garder ses vaches. « Il me remercie chaque fois qu’il me voit », relate le directeur général de la compagnie Vista, Eshref Mazreku. « Et, dorénavant, ses clients n’ont plus à se déplacer : il vend sa viande en ligne ! »

Ce projet a été financé par le Fonds de conseil en infrastructure publique-privée (PPIAF) (a)*.


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Le Fonds de conseil en infrastructure publique-privée (PPIAF) (a) est un dispositif d’assistance technique multidonateurs financé par 11 bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux. Le PPIAF a été créé en 1999, à l’initiative conjointe des gouvernements japonais et britannique et en coordination avec le Groupe de la Banque mondiale. Conçu pour créer les conditions d’une participation accrue du secteur privé dans les marchés émergents, le PPIAF a pour mission de contribuer à l’élimination de la pauvreté et au partage de la prospérité dans les pays en développement en facilitant l’engagement du secteur privé dans les infrastructures. 


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