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Moderniser les services météorologiques pour affronter le changement climatique en Afrique

10 novembre 2016


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LES POINTS MARQUANTS
  • Avec l’aggravation des risques induits par le changement climatique, les pays africains doivent moderniser leurs infrastructures hydrométéorologiques et prendre des mesures concrètes pour mieux se préparer au risque de catastrophe.
  • À ce jour, seuls dix pays africains sur 54 proposent des services météorologiques adaptés.
  • Dans le cadre du programme « Africa Hydromet », lancé par la Banque mondiale dans le but de transformer les services et de renforcer les capacités, pouvoirs publics, organisations et communauté internationale agissent ensemble.

WASHINGTON, le 10 novembre 2016 – Les prévisions météorologiques et climatiques fournissent des informations vitales aux populations, en permettant par exemple aux agriculteurs de planifier leurs récoltes, aux industriels d’organiser leur calendrier de travail et aux pêcheurs d’ajuster leurs sorties en mer pour éviter un accident. Pourtant, seuls dix pays africains sur 54 proposent des services météorologiques adaptés.

Conscients de la nécessité de combler cette lacune, experts techniques, responsables publics et partenaires de développement se sont réunis autour de cet enjeu en marge de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI), organisée pour la première fois sur le continent africain. Leur objectif : accélérer les efforts de modernisation des infrastructures hydrométéorologiques et engager des mesures concrètes afin d’améliorer la gestion du risque de catastrophe à travers le programme Africa Hydromet.


« L’appui du Fonds vert pour le climat devrait permettre d’accroître considérablement l’assistance fournie aux pays d’Afrique subsaharienne moderniser leurs services hydrométéorologiques. Cela contribuerait également à améliorer la résilience au climat et aux catastrophes naturelles.  »

Haleh Bridi

Directrice des relations extérieures et des partenariats au sein de la Région Afrique de la Banque mondiale

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Au cours de cette réunion, le gouvernement japonais s’est engagé à financer la conception de programmes de modernisation des services hydrométéorologiques en Afrique. « Nous pensons que ce don du Japon ouvrira la voie à une collaboration et des partenariats étroits et durables entre les centres d’excellence japonais, les pays africains et le pôle de gestion du risque de catastrophe de la Banque mondiale à Tokyo », a déclaré Yasusuke Tsukagoshi, représentant spécial de la Banque mondiale au Japon.

Comme l’a souligné la ministre kényane de l’Environnement, Judy Wakhungu, « la menace que fait peser le changement climatique sur le développement durable et la croissance, oblige les acteurs du développement à investir en priorité dans la réduction du risque de catastrophe et dans l’adaptation au changement climatique. »

À l’occasion d’un événement spécial consacré au programme Africa Hydromet pendant la COP22 de Marrakech, la Banque mondiale entend travailler avec tous les partenaires et parties prenantes afin d’obtenir un engagement plus ferme du côté des autorités et des bailleurs de fonds. Elle estime qu’avec l’appui des gouvernements africains et des communautés économiques régionales, ce partenariat incitera les gouvernements à s’engager clairement en faveur d’investissements urgents pour moderniser les services hydrométéorologiques et garantir la résilience climatique.

Sous l’impulsion de la Banque mondiale, le programme Africa Hydromet s’attache à améliorer les infrastructures et le développement dans l’agriculture, l’eau, les transports, l’aviation civile, la gestion des ressources naturelles, l’environnement, l’énergie et la gestion du risque de catastrophe. Ce programme place les pays africains au cœur de ces initiatives de développement et leur fournit toute l’assistance technique et financière requise pour atteindre ces objectifs.

Depuis son lancement en juin 2015, le programme Africa Hydromet est devenu un partenariat entre la Banque mondiale (à travers la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement [GFDRR], le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’environnement mondial [FEM]), l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Agence française de développement (AFD), qui agissent ensemble pour sa mise en œuvre. Ces partenaires réfléchissent par ailleurs à lancer une coopération avec l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), l’Agence météorologique du Japon et l’Agence japonaise de coopération internationale.

« Tous les partenaires du programme Africa Hydromet entretiennent des relations actives avec les gouvernements nationaux. La Banque mondiale appuie déjà la modernisation des services hydrométéorologiques de la République démocratique du Congo et du Mali. D’autres opérations de soutien sont en préparation, au Burkina Faso et en Zambie par exemple », a indiqué Sameh Wahba, directeur pour l’Afrique au pôle mondial d’expertise en Développement social, urbain et rural, et résilience de la Banque mondiale.

Le premier volet du programme prévoit de moderniser les services hydrométéorologiques de 15 pays africains et quatre centres régionaux pour le climat en cinq à huit ans. Selon Haleh Bridi, directrice des relations extérieures et des partenariats au sein de la Région Afrique de la Banque mondiale, « l’appui du Fonds vert pour le climat devrait permettre d’accroître considérablement l’assistance fournie aux pays d’Afrique subsaharienne pour moderniser leurs services hydrométéorologiques. Cela contribuerait également à améliorer la résilience au climat et aux catastrophes naturelles. »

Si les moyens alloués par le programme Africa Hydromet sont essentiellement consacrés à la modernisation des infrastructures, ils peuvent aussi venir renforcer les capacités et les institutions, améliorer les politiques et la mise à disposition de produits et de services hydrométéorologiques pour les habitants excentrés et mieux intégrer les systèmes nationaux dans les centres d’excellence régionaux et internationaux.

Plusieurs initiatives ont été engagées dans le cadre de ce programme :

  • un programme de modernisation des services hydrométéorologiques au Mozambique, avec le soutien du Met Office, de l’OMM et du South African Weather Service ;
  • un programme intégré d’amélioration des services hydrométéorologiques en Éthiopie, avec notamment le soutien de l’Union européenne, du Japon, de la BAD, de l’OMM, de la France, du Royaume-Uni et de la GFDRR ;
  • un programme complet de modernisation des services hydrométéorologiques au Mali, cofinancé par le Fonds vert pour le climat et la GFDRR ;
  • un investissement pour la modernisation des services hydrométéorologiques en République démocratique du Congo financé par le FEM et la GFDRR.

« Pour faire en sorte que la modernisation des services hydrométéorologiques apporte d’immenses gains sur le plan du développement et de l’adaptation au changement climatique, dont pourront bénéficier tous les secteurs et toutes les populations, il faudra mobiliser la communauté tout entière et conjuguer les fonds publics aux ressources concessionnelles des bailleurs étrangers voire, pour les pays à faible revenu, à des dons destinés à couvrir les dépenses d’investissement initiales », a affirmé Sameh Wahba en référence aux futurs financements et bienfaits du programme.


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