Les catastrophes naturelles frappent aveuglément, touchant côtes ou villages de montagne, prairies ou plateaux, grandes ou petites villes, dans des zones où vivent surtout des populations pauvres. Une récente étude du Groupe de la Banque mondiale montre qu’il est judicieux d’engager des moyens financiers avant qu’une catastrophe ne survienne. Ainsi, le Fonds pour les catastrophes naturelles (FONDEN) constitué par le Mexique a permis au produit intérieur brut (PIB) du pays d’enregistrer une progression comprise entre 2 et 4 % après une catastrophe. C’est un résultat considérable.
Une stratégie de financement ex ante requiert:
- Un plan solide et coordonné pour la mise en œuvre de mesures post-catastrophe définies à l’avance
- Un processus décisionnel rapide, qui repose sur des éléments factuels
- Un fonds de réserve pour assurer l’activation du plan
Une stratégie ex ante permet de déployer rapidement un plan d’action fiable, avec un bon rapport coût-efficacité, ainsi que d’atténuer les risques et de s’adapter à l’évolution des menaces. Ces solutions limitent le coût et optimisent le délai nécessaire pour répondre aux besoins de financement post-catastrophe sans compromettre la réalisation des objectifs de développement, la stabilité budgétaire ou le bien-être de la population. Et elles font partie intégrante de la gestion des risques climatiques et de catastrophes naturelles.
L’élaboration de ces solutions nécessite la participation des scientifiques, des responsables publics, des acteurs de terrain et des experts financiers:
- Grâce aux progrès technologiques, les scientifiques peuvent désormais mieux comprendre et modéliser la probabilité de survenue d’une catastrophe naturelle, ce qui réduit les biais cognitifs et permet de mieux ajuster la planification.
- Les responsables publics aident à opérer des arbitrages délicats. Il faut en effet définir quelles personnes et quelles infrastructures doivent être protégées, et l’expliquer à la population; un bon plan repose sur un choix politique bien expliqué.
- Les connaissances et l’expérience des acteurs de terrain sont précieuses pour élaborer un plan concret, se préparer à l’éventualité de sa mise en œuvre et, enfin, pour le déployer.
- Les experts financiers chiffrent le coût des catastrophes susceptibles de se produire, tout en veillant à la crédibilité et au respect des engagements qui ont été pris; la planification financière constitue le ciment de tout plan de gestion des risques de catastrophes.
La mise en œuvre de solutions ex ante requiert un solide leadership du ministère des Finances, la participation du secteur privé et des systèmes complets pour recueillir, traiter et diffuser des informations.
Les pays qui engagent des moyens financiers avant une catastrophe montrent les bénéfices d’un tel système. Au Mexique par exemple, le séisme qui a dévasté en 1985 la capitale a fait plus de 10,000 morts et coûté plus de 11 milliards de dollars, ce qui a amené les autorités à lancer un dialogue national et à se préparer à l’éventualité d’une nouvelle catastrophe. En 1999, le FONDEN a permis le relèvement du pays et la reconstruction rapide de l’infrastructure fédérale ainsi que d’une partie de l’infrastructure locale. En 2012, un nouveau séisme de magnitude 7,4 a frappé Mexico, mais, cette fois, il n’y a eu aucune perte humaine (grâce à des systèmes d’alerte avancée et d’information de la population sur les règles de sécurité) et peu de dégâts matériels (grâce au renforcement des normes de construction).
Le Programme de financement et d’assurance contre le risque de catastrophe naturelle (Disaster Risk Financing and Insurance Program) est en place dans plus de 60 pays. Il consiste à élaborer et à déployer des solutions de protection financière ex ante, ainsi qu’à en tirer des enseignements. Ces solutions sont efficaces.
Notes |
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1. Un plan, mais pas n’importe lequel (back to top)
- Afin d’éliminer ces biais, il faut investir dans une information sur les risques qui s’appuiera sur des données scientifiques, et dans des systèmes qui assureront la diffusion de l’information de façon à ce que tout le monde sache contre quels aléas il est nécessaire de se protéger.
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2. Un processus décisionnel solide, reposant sur des règles appropriées et des données fiables (back to top)
- Des informations sur les dégâts matériels/les blessures et pertes en vies humaines
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3. Un financement prêt à être décaissé, qui repose sur des instruments et des seuils d’activation (back to top)
- Les experts financiers sont un facteur de valeur ajoutée; il est important de s’adjoindre les services de conseillers et de se doter de compétences en interne.
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