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La communauté internationale répond aux défis des conflits et des réfugiés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord

05 juillet 2016


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De gauche à droite, Adnan Mazarei et Björn Rother (FMI); Jean-Marc Germain (député des Hauts-de-Seine et rapporteur de la mission d'information sur la situation migratoire en Europe de la Commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale); Stefan Emblad (directeur et représentant spécial pour l’Europe de la Banque mondiale); Franck Bousquet (directeur des Programmes, partenariats et solutions intégrées au sein de la région MENA de la Banque mondiale); Olivier Ray (responsable de la cellule Prévention des crises et Sortie de conflits de l’Agence française de développement). Photos: Ibrahim Ajaja, Groupe de la Banque mondiale.


La région MENA est dans la tourmente : la Syrie, l'Irak, la Libye et le Yémen sont en guerre civile et causent ainsi des pertes incalculables en termes de vies humaines et d’infrastructures matérielles. Le coût de la reconstruction de la Syrie est estimé à 170 milliards de dollars US au cours des 10 prochaines années ; les besoins de la Libye en infrastructure sont estimés à 200 milliards de dollars ; et l'impact du conflit syrien sur cinq pays voisins aurait atteint 35 milliards de dollars selon les estimations.

On compte maintenant plus de 15 millions de réfugiés dans la région, ce qui en fait la plus grave crise de déplacements forcés depuis la Seconde Guerre mondiale. La crise actuelle des réfugiés est non seulement une crise humanitaire, mais aussi une véritable crise du développement qui crée d'énormes tensions économiques et sociales au sein des pays d'accueil, notamment au Liban et en Jordanie. Au Liban, plus de 200.000 enfants syriens n’ont pas accès à l'éducation et 175.000 Libanais sont passés sous le seuil de pauvreté en raison de la crise syrienne. Le taux de chômage a dépassé 20%, doublant entre 2012 et 2014.

Pour mieux connaître et comprendre les défis politiques et le rôle des partenaires extérieurs pour atténuer les conséquences économiques de la violence et aider les pays à la reconstruction post-conflit, le FMI et la Banque mondiale ont organisé une conférence-débat sur le thème « Répondre aux défis des conflits et des réfugiés dans la région MENA » le 30 juin dernier à Paris. L'événement a réuni des participants du gouvernement, du Parlement, de la société civile, des think tanks, du secteur privé ainsi que des médias.

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« Le travail de la Banque mondiale est au cœur de ce qui pourrait être une solution durable pour les réfugiés, je tiens d’ailleurs à la féliciter pour son initiative en faveur des réfugiés au Moyen-Orient, dont la France fait partie » - Jean-Marc Germain

 

Adnan Mazarei et Björn Rother, tous deux du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, ont donné un aperçu de l'impact économique des récents conflits de la région MENA. Selon Björn Rother, il faudra entre 15 et 20 ans à la Syrie pour se remettre des cinq années de guerre, ce qui représente un investissement d'environ 180 à 200 milliards de dollars pour aider le pays à retrouver son niveau d'avant la crise économique.

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« Derrière la crise des réfugiés, il y a des conflits de grande ampleur et largement répandus dans la région Moyen-Orient... Nous devons penser à la reconstruction, pas seulement matérielle mais aussi politique » - Adnan Mazarei

 

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« Les conflits sont un véritable défi économique pour le Moyen-Orient, ils sont un facteur déterminant pour les responsables politiques » - Björn Rother

 

Franck Bousquet, directeur de la Banque mondiale en charge des programmes et des partenariats régionaux pour la région MENA, a fait le point sur les récents efforts de la communauté internationale pour aider les pays de la région à faire face aux conflits et aux pressions émanant de la crise des réfugiés. Il a notamment mis l’accent sur les nouveaux mécanismes de financement pour aider la Jordanie et le Liban à répondre aux besoins des populations de réfugiés et des communautés d'accueil, ainsi que pour la reconstruction des pays voisins. Lors d'une réunion organisée par la Banque mondiale le 15 avril, 8 donateurs, dont la France et l'UE, ont promis plus de 1 milliard de dollars en prêts à la BIRD, 140 millions de dollars de contributions et subventions, ainsi que plus de 500 millions de dollars en garanties.

 

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« Les pays voisins comme la Jordanie et le Liban offrent un bien public mondial en accueillant des milliers de réfugiés. La communauté internationale doit donc redoubler d'efforts dans la région » - Franck Bousquet

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