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Un nombre record d'administrateurs échangent avec les OSC à l'occasion des Réunions de printemps

26 mai 2015


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La table ronde des organisations de la société civile (OSC) avec les administrateurs de la Banque mondiale est l’un des temps fort du Forum de politique générale de la société civile. Deux fois par an, à l’occasion des Réunions de printemps et des Assemblées annuelles, des représentants de la société civile du monde entier rencontrent les administrateurs de la Banque mondiale pour débattre des grandes questions qui les préoccupent mutuellement. Ces rencontres sont importantes car elles permettent aux dirigeants du Groupe de la Banque mondiale d’échanger directement avec les OSC.

Cette année, 23 administrateurs et/ou leurs suppléants — soit un nombre sans précédent de représentants — ont participé à la table ronde coprésidée par Merza Hasan, doyen du Conseil des administrateurs, et Lindsay Coates, vice-présidente d’InterAction, qui regroupe 160 organisations de défense des droits de l’homme. Les questions les plus sensibles au cœur des préoccupations des OSC ont été débattue au cours d’une discussion ouverte et franche, ce qui témoigne des énormes progrès accomplis ces dernières années en matière de coopération entre le Groupe de la Banque mondiale et la société civile.

Dans ses remarques préliminaires, M. Hasan a rappelé les opportunités et les défis du développement à l’horizon 2015 et au-delà. Il a déclaré que la coopération permanente entre la Banque mondiale et la société civile est essentielle pour aller de l’avant : « Vos avis nous aident réellement à améliorer nos capacités, à optimiser nos opérations et [à faire progresser] le développement. C’est pourquoi il est très important pour le Conseil que vous nous fassiez part de vos avis et que vous soyez à nos côtés pour soutenir la réalisation de notre objectif, à savoir mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. ».

Avant d’ouvrir le débat, Lindsay Coates a appelé les OSC à s’exprimer sur trois grandes thématiques : 1) les efforts entrepris par la Banque mondiale pour atténuer les conséquences négatives de ses activités et de ses pratiques ; 2) ce que l’institution fait pour maximiser l’impact de ses actions ; 3) les sujets et enjeux émergents.

Les OSC ont d’abord formulé certaines recommandations. Elles ont ainsi appelé la Banque mondiale à promouvoir et protéger les droits de l’homme, en particulier au travers du nouveau Cadre environnemental et social. Ce sujet est revenu à plusieurs reprises au centre des débats.

Les administrateurs ont souligné l’importance, mais aussi les difficultés de la conception de politiques de sauvegarde allant au-delà du principe « ne pas nuire » pour « maximiser les effets positifs ». Ils ont également rappelé la volonté de la Banque mondiale de travailler en étroite collaboration avec les OSC pour y parvenir.


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Plusieurs OSC se sont émues des financements accordés par la Banque mondiale à des gouvernements peu soucieux des droits de l’homme, en particulier dans des pays où les groupes LGBT sont discriminés. Des administrateurs ont expliqué qu’ils prenaient ces préoccupations très au sérieux et exposé certaines actions de la Banque mondiale en matière de défense des droits de l’homme, dans le respect du cadre de sa mission. Un administrateur a déclaré que l’un des objectifs de la Banque mondiale est de créer des espaces pour que les citoyens impulsent eux-mêmes le changement. Un autre a indiqué que le moyen le plus efficace de modifier les comportements consiste à apporter des preuves des effets négatifs de la discrimination de certains groupes sur le développement économique. Les administrateurs ont aussi rappelé la mise en œuvre du nouvel outil de diagnostic systématique des pays, qui peut permettre de faire pression sur les gouvernements en fournissant des éléments probant à l’appui de l’argument selon lequel la discrimination est nuisible au développement.

Des représentants des OSC ont par ailleurs évoqué l’importance croissante du traitement des données et de la technologie dans le développement, et combien ces outils sont utiles pour favoriser un meilleur accès à l’information. Les administrateurs comme les OSC ont souligné la nécessité de disposer de données plus fiables — ce qui fait encore défaut dans de nombreux pays — et ont conclu que la Banque a un rôle majeur à jouer pour inciter les gouvernements et les ONG à échanger des informations afin de favoriser l’obtention de meilleurs résultats de développement.

De façon plus générale, en matière d’engagement citoyen, un administrateur a évoqué un aspect particulièrement utile des projets menés par la Banque mondiale : le recueil de l’avis des bénéficiaires. Il a expliqué que, même s’il n’est pas toujours facile d’identifier et d’impliquer les bénéficiaires d’un projet, des initiatives intéressantes sont prises dans ce domaine et il a appelé la société civile à contribuer activement à ces progrès en aidant la Banque à concevoir les outils nécessaires. Il a ajouté que le recueil de l’avis des bénéficiaires permettrait à la Banque d’associer plus étroitement les personnes concernées par un projet, au-delà des consultations initiales, et qu’il s’agit de données fondamentales pour s’assurer que ces projets sont réellement adaptés aux besoins, et ce pendant leur mise en œuvre.

Les discussions ont aussi porté sur la réponse à la crise Ebola. À cet égard, le représentant d’une OSC a demandé si le Groupe de la Banque mondiale avait l’intention de s’impliquer dans la création du fonds fiduciaire multi-donateurs de lutte contre Ebola, un sujet qui a été par la suite évoqué dans le communiqué du Comité du développement. Les participants ont également débattu des activités de la Banque mondiale dans les États fragiles et touchés par des conflits, de l’implication du secteur privé, des questions de genre et de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures. Plusieurs administrateurs ont rappelé leur engagement en faveur de la mise en œuvre de politiques de sauvegarde environnementales et sociales fortes et ils ont encouragé les OSC présentes à y contribuer et à promouvoir un dialogue constructif à ce propos.

En conclusion, M. Hasan s’est félicité de l’esprit d’ouverture et de la franchise ayant présidé aux débats avec plus de 200 représentants des OSC, soulignant ainsi les progrès accomplis en matière de collaboration entre la Banque mondiale et les parties prenantes externes. Lindsay Coates a clôturé la réunion en remerciant les administrateurs d’avoir accepté de participer à une telle rencontre. Elle a déclaré être « fière de l’ampleur et de la qualité des interventions » et ajouté que « cela nous rendra tous plus efficaces et plus forts ».

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