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Indonésie : la renaissance des récifs coralliens est une chance pour les populations du littoral

07 janvier 2015


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La Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • De nombreuses communautés côtières ont souffert de la disparition des récifs coralliens, les revenus des pêcheurs fondant avec la raréfaction du poisson.
  • Un projet soutenu par la Banque mondiale contribue à réhabiliter les récifs coralliens et, parallèlement, à améliorer les moyens de subsistance des populations locales.
  • De nombreuses familles du littoral ont créé de petites entreprises pour augmenter leurs revenus.

Wakatobi (Indonésie), 8 janvier 2015 – Il y a encore quelques années, Sudirman était pêcheur dans l’archipel du Wakatobi, dans le Sulawesi. Ne parvenant plus à tirer un revenu suffisant de cette activité, il a dû travailler ailleurs à temps partiel. Aujourd’hui, Sudirman est à la tête d’une petite entreprise d’écotourisme, qui propose aux touristes du matériel de plongée et des visites guidées sous l’eau. Pour lui et sa famille, la vie s’est nettement améliorée.

« Nous avons connu des périodes où nous savions pas si nous aurions de quoi manger. Aujourd’hui, je peux financer l’éducation des enfants et bien davantage », explique-t-il fièrement.

Sa bonne fortune, Sudirman la doit pour beaucoup à la restauration des barrières de corail dans les îles de Wakatobi, une opération réalisée avec le soutien du Coremap (a). Ce projet, financé par la Banque mondiale, a pour objectif de reconstruire les récifs coralliens du pays et, ce faisant, d’améliorer le quotidien des populations locales.

La couverture corallienne augmente

Le Coremap intervient dans 358 communautés du littoral dans toute l’Indonésie et bénéficie surtout aux familles tirant l’essentiel de leurs revenus de la pêche artisanale dans les récifs de corail. Comme Sudirman, beaucoup ont constaté que cette activité ne suffisait plus à subvenir à leurs besoins, sans compter les pratiques destructrices et illicites, comme l’utilisation du cyanure et des explosifs, pour augmenter les prises. Désormais, les choses ont changé.

« Beaucoup de pêcheurs utilisaient de la dynamite pour attraper des poissons », raconte Hendriawan, pêcheur de son état. « Ils ne le font plus parce qu’ils ont compris que cela risquait d’endommager les récifs coralliens ».

Le Coremap a contribué à la restauration des récifs en créant des zones de pêche et de protection, en confiant aux pêcheurs la surveillance des barrières de corail et en sensibilisant les communautés, y compris dès le plus jeune âge, dans les écoles publiques.



« Avant le Coremap, les habitants de mon village dépendaient surtout de la pêche pour vivre. Aujourd’hui, je vois apparaître des boutiques d’artisanat et de souvenirs et des petits restaurants. »

Sudirman

Patron d’une entreprise d’écotourisme


Des moyens de subsistance améliorés pour les communautés du littoral

Le projet a également eu un impact sur l’économie locale : « Avant le Coremap, les habitants de mon village dépendaient surtout de la pêche pour vivre. Aujourd’hui, je vois apparaître des boutiques d’artisanat et de souvenirs et des petits restaurants », souligne Sudirman.

Le projet a aidé les populations côtières à trouver de nouveaux gagne-pains en exploitant les ressources locales. Grâce aux fonds renouvelables fournis et aux formations à la pratique des affaires, bon nombre d’habitants peuvent désormais diversifier leurs moyens de subsistance. Selon une enquête, le revenu des membres de la communauté ayant bénéficié de ces fonds a progressé en moyenne de 20 % environ.

« Nous, les femmes du village, avions envie depuis longtemps d’avoir notre propre activité, mais nous ne savions pas comment faire. Aujourd’hui, grâce à nos nouvelles compétences, nous pouvons nous mettre à notre compte », explique Hanarfah, qui gère une affaire de produits alimentaires.

Conscients de l’importance extrême des récifs coralliens pour leurs nouvelles activités, les membres de la communauté se sentent désormais investis d’une mission de protection.

« Avant, mon travail consistait à extraire du corail de la mer, pour les vendre », explique Sartinah qui produit désormais des biscuits salés à base de poisson. « J’ai tout arrêté. La préservation des récifs compte énormément pour moi. Sans les barrières de corail, nous n’aurons plus de poissons, plus de touristes et je ne pourrai plus fabriquer mes produits ».

Les membres de la communauté ont même constitué des groupes pour collecter des fonds destinés à contribuer aux efforts de restauration.

« Mes amis et moi avons compris qu’avec la renaissance des récifs de corail, nous gagnions mieux notre vie. Alors nous allouons au moins 10 % de nos bénéfices à la protection des coraux », affirme Sudirman.

Malgré la hausse de leurs revenus, grâce à ces nouveaux débouchés, la plupart des membres de la communauté y voient plutôt une activité complémentaire qu’une raison d’abandonner totalement la pêche.

La troisième phase du Coremap (a), qui a démarré en février 2014, mettra davantage l’accent sur les moyens de subsistance alternatifs. L’aide portera notamment sur la création d’infrastructures et l’accès aux marchés afin de développer la vente des produits et des services des membres de la communauté.


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