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Les menaces qui pèsent sur le monde à l’ordre du jour des Assemblées annuelles 2014

11 octobre 2014



LES POINTS MARQUANTS
  • Si le spectre des menaces qui pèsent sur le monde a largement plané sur les Assemblées annuelles, il a surtout été question de solutions.
  • Le Comité du développement loue l’action du Groupe Banque mondiale sur la crise Ebola, les infrastructures et le changement climatique, tout en insistant sur ses fortes attentes à l'égard des réformes en cours dans l’institution.
  • « Une prospérité partagée passe par une croissance économique solidaire, la création d’emplois et une action multilatérale soutenue », souligne le Comité.

Ebola, changement climatique, manque d’argent criant pour financer des infrastructures indispensables : si le spectre de ces menaces qui pèsent sur le monde aura largement plané sur les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, il ne doit pas faire oublier qu’il aura beaucoup été question, aussi, de solutions.

À l’heure du bilan, force est de revenir sur l’épidémie d’Ebola et sur la nécessité d’une action plus rapide.

« Il faut immédiatement déployer des services de soins et de prévention de qualité supérieure dans ces trois pays », a alerté le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du Comité du développement.

« Réponse humanitaire, réponse de santé publique et réponse économique constituent en réalité une seule et même riposte. »

Face à l’accélération de l’épidémie, Jim Yong Kim a convoqué une réunion de haut-niveau à la veille des Assemblées annuelles afin d’entendre la parole des dirigeants des trois pays frappés par le virus. Il a ensuite plaidé pour la création d’un nouveau mécanisme de riposte d’urgence aux pandémies (a), qui pourrait rapidement mettre des ressources financières à la disposition des pays affectés.

Jim Yong Kim a par ailleurs annoncé l’établissement d’un nouveau « Mécanisme mondial de financement des infrastructures » dont l’objectif est de contribuer à combler un déficit de financement qui se chiffrerait selon les estimations à 1 000 milliards de dollars pour l’ensemble des pays en développement. Ce partenariat, qui rassemble, aux côtés de pays donateurs et des banques multilatérales de développement, des investisseurs privés qui comptent parmi les plus importants du monde, pourrait permettre de mobiliser des milliards de dollars à l’appui de projets d’infrastructure dans le monde en développement.

Sur le front de la bataille contre le changement climatique, l’initiative du Groupe de la Banque mondiale sur la tarification du carbone a recueilli l’adhésion de plus de 74 États représentant 54 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ainsi que de plus d’un millier d’entreprises et d’investisseurs ; ensemble, ils ont exprimé leur soutien à cette initiative à la veille du Sommet sur le climat qui s’est tenu à New York au mois de septembre dernier.

« Nous prenons très au sérieux nos responsabilités dans le domaine de la protection des biens publics mondiaux, à l’instar de la lutte contre le changement climatique, et nous allons poursuivre cet engagement », a affirmé Jim Yong Kim.



« Nous prenons très au sérieux nos responsabilités dans le domaine de la protection des biens publics mondiaux, à l’instar de la lutte contre le changement climatique, et nous allons poursuivre cet engagement. »

Jim Yong Kim



Le Comité du développement, qui est composé des 25 ministres des finances ou du développement représentant les 188 États membres de la Banque et du FMI, a loué l’action du Groupe de la Banque mondiale sur la crise Ebola, les infrastructure et le changement climatique entre autres interventions, tout en faisant part de ses fortes attentes à l’égard de la réorganisation et du processus de réforme en cours dans l’institution.

« Nous attendons un changement profond dans le fonctionnement de l’institution, qui lui permettra d’offrir une aide plus efficace à ses pays clients, en faisant appel à des partenariats, à des approches intégrées régionales et au partage de connaissances, y compris à travers la coopération Sud-Sud, de façon à répondre aux besoins des clients et à réagir promptement face à des chocs imprévus », indique le communiqué publié par le Comité du développement.

Et de poursuivre : « Nous surveillerons la mise en œuvre du processus de réforme interne et espérons voir une amélioration de la qualité des prêts accompagnée d’un impact accru au plan du développement. »

Le Comité a félicité le Groupe de la Banque mondiale pour les réalisations accomplies au cours de l’année écoulée sur le plan de la réorganisation et de la mise en place de nouveaux processus qui sont autant de mesures conçues pour améliorer la capacité de l’institution à travailler en direction de son double objectif : ramener l’extrême pauvreté à 3 % d’ici 2030 et stimuler les revenus des 40 % les plus pauvres dans chacun des pays où elle intervient.

Parmi les accomplissements retenus par le Comité figurent tout particulièrement l’initiative et la rapidité de réaction dont a fait preuve le Groupe de la Banque mondiale dans sa réponse à la crise Ebola. Comme l’avait auparavant rappelé le président Kim, les équipes de la Banque sont parvenues à conclure en seulement neuf jours des négociations complexes avec les autorités nationales qui ont permis le décaissement d’un financement d’urgence de 105 millions de dollars à l’intention des pays les plus touchés, sur une enveloppe d’aide totale de 400 millions de dollars. Face à l’aggravation de la situation, les économistes de la Banque se sont par ailleurs employés à évaluer l’impact économique d’Ebola et conclu que celui-ci pourrait atteindre 32,6 milliards de dollars dans les deux années à venir.

« Au-delà de la tragédie humaine, les pertes économiques enregistrées dans les pays affectés sont désastreuses », note le Comité. « Une action et une aide financière rapides et coordonnées sont indispensables pour circonscrire et atténuer l’impact économique direct et durable de cette crise et renforcer la capacité à combattre efficacement l’épidémie. »

Le Comité a par ailleurs qualifié de « bienvenu » le nouveau Mécanisme mondial de financement des infrastructures, en soulignant que l’investissement dans les infrastructures est « indispensable pour soutenir la croissance économique » : « Nous comptons sur le renforcement de la coopération pour constituer une réserve de projets commercialement viables et prêts à financer. Nous exhortons le Groupe de la Banque et le FMI à aider les pays à fournir une énergie efficace, fiable, abordable et durable, notamment dans le cadre de l’Initiative Énergie durable pour tous. »

Le Comité a également loué le Groupe de la Banque mondiale pour les 60 milliards de prêts et d’investissements approuvés au cours de l’exercice 2014 et a salué les efforts entrepris pour commencer à suivre les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de réduction de l’extrême pauvreté et de prospérité, avec notamment l’intégration de ces cibles dans le Rapport de suivi mondial publié par la Banque et le FMI. Des efforts qui s’accompagnent de la création d’un nouveau site Web pour le suivi des prestations, qui permet de suivre en temps réel l’évolution de 12 objectifs de développement essentiels.

Les Assemblées annuelles ont en outre donné lieu à toute une série de débats variés sur des sujets tels que l’appui à l’emploi des jeunes (a), la lutte contre les privilèges et la corruption au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ou encore le financement du développement dans le monde après 2015 (a), pour n’en citer que quelques-uns.

Comme le souligne le Comité du développement, « une prospérité partagée passe par une croissance économique solidaire, la création d’emplois et une action multilatérale soutenue visant à donner aux couches les plus pauvres et les plus vulnérables les moyens de se prendre en charge ». 


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