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L’eau : l’autre enjeu de développement pour la Tunisie

04 septembre 2014



LES POINTS MARQUANTS
  • Même si elle affecte depuis longtemps la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la raréfaction de l’eau s’est accentuée sous l’effet du changement climatique et d’une urbanisation rapide.
  • L’accroissement de la population urbaine, ainsi que la demande de l’industrie et de l’agriculture, pèsent considérablement sur les ressources en eau de la Tunisie.
  • La Banque mondiale accompagne les efforts entrepris par les autorités du pays pour être à la hauteur de ces enjeux avec des projets qui visent à moderniser les infrastructures de distribution d’eau, rationaliser la consommation et mieux gérer les ressources.

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord se heurte depuis bien longtemps à la rareté de l’eau. Cependant, le problème s’est exacerbé sous l’effet du changement climatique. La gestion des ressources hydriques est devenue une priorité absolue, afin de trouver un équilibre entre, d’une part, une demande en hausse en raison de la forte urbanisation de la région et, d’autre part, l’épuisement des réserves d’eau naturelle. Si la Tunisie est accaparée par la gestion d’une transition politique délicate et l’instauration d’une économie fondée sur un plus grand partage des opportunités, elle ne peut se permettre de reléguer la question de l’eau au second plan.

Au cours des dix dernières années, le pays a accompli de remarquables progrès dans l’élargissement de l’accès aux services de l’eau et de l’assainissement ; pourtant, la situation demeure préoccupante. Selon M. Hlali Mesbah, directeur de l’Office national de l’assainissement (ONAS), l’accroissement de la population urbaine pèse considérablement sur les réserves d’eau. À l’été 2013, la zone du Grand Tunis, qui compte 2,5 millions d’habitants, a connu pour la première fois des coupures d’eau dues à des pénuries. Entre 2012 et 2013, la consommation d’eau a bondi de 12 %, en raison de l’augmentation de la population urbaine à Tunis.

S’ajoutent à ce phénomène une industrie et une agriculture de plus en plus gourmandes en eau. Ces trois facteurs entraînent une demande cumulée en hausse qui ne peut être satisfaite que par une gestion efficace des réseaux d’adduction du pays.



« Assurer un approvisionnement sans interruption est la seule option possible, car l’eau est un moteur du développement. »


Assurer un approvisionnement sans interruption est la seule option possible, car l’eau est un moteur du développement. Elle est nécessaire à l’essor des secteurs industriel et agricole, qui sont eux-mêmes nécessaires à la création d’emplois. Une croissance durable repose sur une alimentation en eau régulière et elle-même durable.

La Tunisie a relevé le défi de l’eau, en adoptant une série de mesures destinées à rationaliser l’utilisation des ressources hydriques et à moderniser son réseau de distribution. Les autorités et la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (la SONEDE) ont lancé un Programme national d’investissement pour la sécurité hydrique, en vue de garantir la sécurité de l’approvisionnement ces dix prochaines années en dépit de l’essor rapide de la demande et des effets néfastes du changement climatique. La Tunisie, qui a mis l’accent sur l’amélioration des infrastructures et l’adoption de dispositifs de gestion solides, a réussi à offrir un accès aux services d’eau et d’assainissement parmi les plus performants des pays à revenu intermédiaire de la région, tout en continuant à investir et à s’adapter, dans l’optique de répondre à une demande en hausse.

La Banque mondiale a établi un partenariat de longue date avec la Tunisie pour l’accompagner dans sa volonté de préserver et de mieux gérer ses ressources en eau. Elle a notamment apporté une assistance technique et financière au sein des projets suivants :

  • le Projet d’approvisionnement en eau potable des centres urbains vise à garantir la continuité de l’approvisionnement et à répondre aux besoins croissants du Grand Tunis et d’autres centres urbains par le développement, la modernisation et le remplacement des infrastructures d’alimentation en eau ;
  • le deuxième Projet d’investissement dans le secteur de l’eau est destiné à promouvoir une gestion efficace par les irrigants et un fonctionnement amélioré des périmètres irrigués en Tunisie ; améliorer l’accès à l’eau potable des populations rurales et sa qualité ; permettre aux ministères de l’Agriculture, des Ressources en eau, de l’Environnement et du Développement durable ainsi qu’à d’autres acteurs une meilleure prise de décision concernant la gestion intégrée des ressources en eau en Tunisie ;
  • le Projet d’assainissement de Tunis-Nord vise à mettre au point un système d’évacuation des eaux usées qui n’ont pas vocation à être recyclées, dans le respect de l’environnement, tout en augmentant la quantité et la qualité des eaux usées traitées mises à la disposition des agriculteurs pour encourager leur réutilisation.


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