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L’essor du commerce en Afrique : pourquoi les femmes jouent un rôle clé

20 novembre 2013



LES POINTS MARQUANTS
  • Dans la plupart des pays africains, la place des femmes dans le commerce est considérable.
  • Si le continent souhaite exploiter pleinement son potentiel commercial, il devra compter sur les femmes.
  • Un nouveau rapport de la Banque mondiale préconise des étapes simples pour accroître et faciliter la participation des femmes au commerce.

WASHINGTON, le 20 novembre 2013. Dans de nombreux pays d’Afrique, la majorité des petits agriculteurs sont des agricultrices. Et les produits qu’elles cultivent — maïs, manioc, coton, riz —  pourraient contribuer à l’essor du commerce entre pays africains et sur le marché mondial.

Les femmes jouent également un rôle important dans les secteurs de l’éducation et de la santé ou encore dans des domaines plus spécialisés comme la comptabilité et le droit.

« Chaque jour en Afrique, des centaines de milliers de femmes traversent les frontières pour fournir des biens et des services. Elles arrivent de régions où ceux-ci sont relativement bon marché pour les proposer dans des régions où l’offre est déficitaire », explique Paul Brenton, chargé du secteur commerce pour la Région Afrique de la Banque mondiale.

Pourtant, en raison des obstacles auxquels les femmes doivent faire face, le potentiel commercial de l’Afrique est  entravé. Leur contribution au commerce est en effet bien inférieure à ce qu’elle pourrait être en raison des barrières non tarifaires qui pèsent tout particulièrement sur les activités et les entreprises féminines. Ces barrières poussent souvent les commerçantes et les agricultrices vers l’économie parallèle, où le manque d’accès aux financements, à l’information et aux réseaux compromet leur capacité à développer leurs activités.

Un nouveau rapport, produit par le service du Groupe de la Banque mondiale chargé des pratiques commerciales en Afrique et intitulé Women and Trade in Africa: Realizing the Potential, met en lumière la fonction clé que les femmes exercent dans le commerce en Afrique et souligne la place indispensable qui doit leur être accordée si le continent veut parvenir à exploiter pleinement son potentiel commercial.

Le rapport invite les gouvernements africains à reconnaître le rôle crucial joué par les femmes et à veiller à ce que cette reconnaissance soit relayée auprès des agents de la fonction publique à tous les niveaux. Il demande aux gouvernements de s’assurer que les règles et réglementations qui encadrent les échanges soient claires, transparentes et consultables aux frontières, et encourage les décideurs politiques à simplifier au maximum les documents nécessaires et les exigences réglementaires. 

 « La suppression des obstacles à l’intégration du commerce régional en Afrique serait particulièrement bénéfique aux femmes les plus vulnérables, car le petit commerce transfrontalier repose essentiellement sur les femmes», explique Marcelo M. Giugale, directeur des programmes de politique économique et de lutte contre la pauvreté pour la Région Afrique de la Banque mondiale. « Les bénéfices potentiels sont immenses et évidents : une meilleure sécurité alimentaire, une accélération de la création d’emplois, une plus grande réduction de la pauvreté et une baisse des discriminations hommes/femmes. Il s’agit donc d’une stratégie gagnante sur tous les plans et prête à être mis en œuvre. »

Le rapport Women and Trade in Africa insiste sur la nécessité de concevoir des interventions qui développent le commerce de manière à en faire profiter les femmes. Selon le rapport, les gouvernements et les bailleurs de fonds mènent effectivement des actions concertées visant à faciliter les échanges commerciaux, augmenter la productivité dans les secteurs exportateurs et améliorer la compétitivité, mais ces efforts doivent être mieux ciblés pour veiller à ce que ce ne soit pas seulement les hommes qui en profitent. Enfin, alors que les femmes hésitent plus que les hommes, en général,  à prendre des risques, le rapport appelle les gouvernements à les aider en remédiant aux problèmes qui leur sont spécifiques : harcèlement physique aux frontières et confiscation des marchandises, manque d’accès à des réseaux commerciaux et à des acheteurs stables, obligations familiales qui peuvent nuire à l’activité ou encore contraintes d’accès aux financements qui limitent les possibilités de diversification.

« Le but de cet ouvrage est de faire connaître au plus grand nombre les nouvelles analyses qui mettent en valeur la participation des femmes au commerce en Afrique », explique Paul Brenton. « En plus de promouvoir l’importance de cette question de politique publique, nous espérons que ce rapport encouragera d’autres recherches et analyses sur un éventail plus grand de pays africains afin d’étoffer la base de connaissances disponibles».

D’après Paul Brenton, les responsables politiques négligent souvent la contribution des femmes aux échanges commerciaux et les défis auxquels elles doivent faire face. Ce manque d’attention découle en partie de l’absence de données et d’informations sur les femmes et le commerce en Afrique, mais aussi de la sous-représentation des petits commerçants et producteurs dans les débats sur le commerce et les politiques commerciales.

« Les pays africains ont un énorme potentiel commercial, tant sur le plan mondial qu’au niveau régional », ajoute Paul Breton. « Le rôle des échanges régionaux en Afrique est crucial en ce qu’il peut contribuer à diversifier les économies et réduire leur dépendance vis-à-vis de l’exportation d’un petit nombre de produits miniers, à améliorer la sécurité alimentaire et énergétique, à créer des emplois pour un nombre croissant de jeunes et, enfin, à réduire la pauvreté et favoriser une prospérité partagée. »

 


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