L’activité humaine a pesé lourdement sur les océans au cours du siècle dernier. La surpêche a appauvri les stocks de poissons : selon les estimations de l’Organisation des Nations Unions pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 57 % des stocks de poissons sont entièrement exploités et 30 autres pour cent sont surexploités, épuisés ou en voie de reconstitution. L’écoulement des nutriments et les pollutions de sources terrestres ont créé des zones mortes pauvres en oxygène où la plupart des formes de vie marine ne peuvent se développer. Le changement climatique entraîne une élévation de la température des océans et l’acidification de l’eau de mer.
La détérioration de la santé des océans met en péril le bien-être et les moyens de subsistance des populations côtières de toute la planète — ainsi que les centaines de millions d’emplois qui reposent sur les activités liées à l’océan telles que le tourisme, la pêche, le transport maritime et les biotechnologies.
Alors que peut-on faire pour inverser le courant ? Un nouveau rapport d’un comité d’experts mondiaux constitué par la Banque mondiale pour conseiller le Partenariat mondial pour les océans expose une stratégie propre à conjuguer la santé des océans et le bien-être humain.
Travailler ensemble pour créer une vague de fond
Le comité d’experts Blue Ribbon Panel rassemble des spécialistes de 16 pays représentant un large éventail d’acteurs concernés par la question des océans : pouvoirs publics, entreprises privées, organisations de la société civile, scientifiques, économistes et institutions multilatérales.
Pour Ove Hoegh-Guldberg, président du comité et directeur du Global Change Institute à l’Université du Queensland, « avoir des océans en bonne santé est un défi planétaire qui exige que les grandes et les petites entreprises, les pouvoirs publics et les scientifiques s’attèlent ensemble à la tâche. Bien que porteurs de visions du monde très différentes, tous les membres du comité étaient d’accord pour dire que nous ne pouvions pas continuer comme si de rien n’était, et que chaque composante de la société devait faire partie de la solution. »
Entre autres, le comité compte parmi ses membres Chris Lischewski, président-directeur général de Bumble Bee Foods, une grande entreprise du secteur des produits de la mer, l’océanographe Sylvia Earle, l’économiste Ragnar Arnason, spécialiste de l’économie halieutique, et le Secrétaire général du Forum des îles du Pacifique Tuiloma Neroni Slade.