ARTICLE

Les ministres des Finances africains s’engagent à accélérer les réformes afin de réduire la pauvreté

16 octobre 2013

Image

LES POINTS MARQUANTS
  • Les ministres des Finances du Libéria, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et de l’Angola ont tenu une conférence de presse au cours des Assemblées annuelles 2013 de la Banque mondiale et du FMI
  • Les ministres ont souligné la résilience de l’Afrique subsaharienne en dépit des incertitudes économiques et politiques
  • Les ministres ont également discuté de l’impact potentiel de la crise budgétaire aux États-Unis sur la région

WASHINGTON, le 16 octobre 2013 - Les infrastructures, l’énergie, l’intégration régionale, l’éradication de la pauvreté et les risques auxquels l’économie mondiale expose l’Afrique ont été les thèmes dominants de la conférence de presse des ministres des Finances africains qui s’est tenue au siège du Fonds monétaire international le 13 octobre, à l’occasion des Assemblées annuelles 2013 de la Banque mondiale et du FMI.

Les ministres des Finances du Libéria, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et de l’Angola, qui étaient les intervenants principaux, ont évoqué l’impact de l’économie mondiale sur la région et sur leurs pays.

« L’évolution de l’économie mondiale continue à conditionner la croissance de l’Afrique », a indiqué Amara Konneh, ministre des Finances du Libéria. Il s’est déclaré inquiet de l’incertitude entourant le déploiement de politiques monétaires peu conventionnelles et de la menace potentiellement dévastatrice représentée par les problèmes budgétaires aux États-Unis. Ces problèmes, s’ils ne sont pas résolus prochainement, « pourraient faire dérailler le fragile redressement qui s’était dessiné l’année dernière dans l’ensemble du monde», a-t-il dit.

D’après Daniel Kablan Duncan, Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances de la Côte d’Ivoire, « l’Afrique est affectée par le ralentissement de la croissance des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, ainsi que celle des pays émergents».

Les ministres ont relevé qu’en dépit des incertitudes économiques et politiques, l’Afrique, pour l'instant, fait preuve d’une certaine résilience, avec des taux de croissance se situant aux alentours de 5% en moyenne. Selon eux, cela peut s’expliquer par les efforts entrepris  par l’Afrique ces dernières années, notamment  en matière de réformes structurelles. 

« Ces réformes doivent néanmoins être renforcées parce que 5% de croissance ne permettra pas à l’Afrique d’éradiquer la pauvreté, ni même de la réduire d’une façon un tant soit peu significative », a déclaré Luc Ayoubi, ministre des Finances du Gabon.  « Les pays d’Afrique vont donc poursuivre ces réformes structurelles et continuer à investir dans les infrastructures ».

Si les investissements dans les infrastructures sont considérés comme un élément clé de l’amélioration de l’environnement économique et de celle du climat des affaires, les ministres présents à cette conférence de presse ont souligné la nécessité de développer le secteur privé, perçu comme une source  de création d’emplois et de revenus.

Les ministres du Gabon et de la Côte d’Ivoire ont souligné le fait que leurs pays se préparaient à devenir des pays émergents.  Le Gabon s’est donné pour objectif d’accéder au statut de pays émergent d’ici 2015, et, à cet effet, consacrera 40% de ses ressources budgétaires à la consolidation des infrastructures du pays, au renforcement du capital humain et à la gouvernance.

La Côte d’Ivoire vise à faire cette transition d’ici 2020. En 2012 le pays a connu un taux de croissance de 9,8%— soit presque une croissance à deux chiffres. Les efforts du gouvernement se sont axés sur la réalisation d’une croissance forte et sur une réduction de la pauvreté de 50% d’ici 2015. L’index d’insécurité est tombé à 1,4, ce dont témoigne le retour du siège social de la Banque africaine de développement à Abidjan.  Le pays poursuit ses efforts pour assurer la paix et la sécurité, notamment par la réconciliation nationale et la reconstruction, ainsi que par le progrès économique. 

Le Président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara est l’actuel président de la CEDEAO – la Communauté économique des États de l’Afrique de l'Ouest, et le pays continue à jouer un rôle important en Afrique occidentale. Répondant à une question sur l’importance du commerce régional, Duncan a déclaré que les cinq régions d’Afrique devraient se concerter pour aboutir à un tarif extérieur commun dans leurs échanges avec le reste du monde, ce qui conférerait une valeur ajoutée au commerce intra-africain.   Des infrastructures de base devraient également être mises en place pour faciliter le commerce intra-africain.

Répondant à la même question, Amara Konneh, le ministre des Finances du Libéria,  a souligné la nécessité de mettre davantage l’accent sur l’intégration régionale, citant en exemple la façon dont quatre pays de l’Union du fleuve Mano – la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone – qui ont été affectés par des conflits, collaborent sur des projets majeurs d’infrastructure comme le Pool d’énergie ouest-africain.  Il a mentionné que « ces pays devraient s’unir pour apporter de l’électricité produite en Côte d’Ivoire à la Guinée et à la Sierra Leone, en passant par le Libéria ».

 Il a également recommandé la mise en place d’un gazoduc le long de la côte de l'Afrique — à l’instar du câble d’Internet — afin que tous les États puissent en profiter et réduire ainsi leur déficit d’énergie.  


Api
Api

Bienvenue