Dans les couloirs des écoles du district du Kasungu, au Malawi, le brouhaha habituel résonne. Pourtant, l’activité apparente ne suffit pas à masquer la réalité : les écoliers n’ont pas le moindre support pour faire leurs exercices ! Les autorités locales avaient bien attribué un contrat à une entreprise du cru, censée livrer les fournitures scolaires, mais les manuels ne sont jamais arrivés.
Sous l’égide d’une organisation locale, la Civil Society Education Coalition, qui a entre autres assuré un suivi du budget de l’éducation du district, les parents se sont organisés pour signaler les établissements ainsi privés d’équipements. Et c’est à partir de ces informations que le ministère de l’Éducation a pu réagir.
En mobilisant la société civile à travers des mécanismes de redevabilité sociale, les pouvoirs publics parviennent à trouver des solutions à des problèmes de développement souvent ardus. Cette remontée d’informations peut améliorer la fourniture des services de base – éducation, santé ou adduction d’eau notamment. Mais elle peut aussi renforcer la qualité des dépenses publiques et accroître la transparence des programmes gouvernementaux censés garantir aux populations l’accès aux ressources nécessaires.
Ce sont là des enjeux de gouvernance auxquels le Partenariat mondial pour la responsabilité sociale (GPSA) contribue à apporter des solutions.
Il vient de dévoiler la liste des 12 organisations de la société civile (OSC) de 10 pays en développement qui vont bénéficier, pour la première fois, de ses subventions (plus de 9 millions de dollars au total). Ces fonds viendront conforter les résultats déjà obtenus par les OSC sélectionnées et permettront de financer des projets au Bangladesh, en Indonésie, au Kirghizistan, au Malawi, en Moldavie, au Mozambique, aux Philippines, en République Dominicaine, au Tadjikistan et en Tunisie. Une dotation supplémentaire a été accordée à l’OSC mexicaine FUNDAR pour développer la plateforme de connaissances du GPSA, censée être opérationnelle d’ici fin 2013.
Le GPSA soutient les OSC et les gouvernements de pays en développement qui cherchent, ensemble, à relever les défis de la gouvernance. Il s’appuie sur l’engagement direct de la Banque mondiale auprès d’acteurs publics ainsi que sur un réseau mondial d’organisations partenaires. L’objectif est de mettre en place un environnement propice à la remontée d’informations de la part des citoyens et de résoudre ainsi des problèmes critiques sur le plan des services tout en renforçant les institutions publiques.
« Pour ces pays, les projets retenus par le GPSA seront déterminants pour remédier à certains problèmes fondamentaux du développement », a déclaré Sanjay Pradhan, Vice-Président de la Banque mondiale pour le changement, le savoir et l’apprentissage et président du Comité directeur du GPSA chargé de sélectionner les dossiers. « En militant pour une transparence et une responsabilité accrues, ces gouvernements pourront offrir des services de meilleure qualité à leurs ressortissants les plus fragiles ».