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Sean Penn: Il est temps de saisir les opportunités en Haïti

03 mai 2013


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PDG & fondateur de J/P Haitian Relief Organization, Sean Penn.

Banque Mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Il y a des opportunités à ne pas laisser passer en Haïti, déclare Sean Penn, PDG et fondateur de l’organisation d’aide à Haïti J/P HRO.
  • Face à un désastre la riposte n’est jamais parfaite, mais en l’absence de partenariats rien ne marche.
  • Sean Penn parle avec franchise de ses activités en Haïti, et envisage l’avenir du pays avec optimisme.

Mettant l’accent sur les progrès remarquables accomplis par Haïti depuis le tragique séisme de 2010, Sean Penn, PDG & fondateur de J/P Haitian Relief Organization (J/P HRO), appelle la communauté internationale à continuer de soutenir cette nation caribéenne qui connaît actuellement une sorte de renaissance. 

S’exprimant au siège de la Banque mondiale, Penn a déclaré que le moment est venu de saisir les opportunités qu’offre Haïti, une nation qui peut apporter « une contribution incroyable » à d’autres pays ainsi qu’à elle-même, en particulier grâce à son secteur privé, selon Penn.

« Les Haïtiens sont capables et désireux d’être les agents du changement, » a-t-il observé. « Nous devons les reconnaître, coopérer avec eux et être disposés à accepter leurs perspectives. »
 
Penn, qui a fondé le J/P HRO à la suite du séisme de 2010, a parlé avec franchise de son expérience dans le pays avec Hasan Tuluy, vice-président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes. 

Arrivé en Haïti une semaine après le séisme avec pour seul objectif de distribuer de la morphine et de la ketamine aux services de traumatologie d’urgence du pays, Penn pensait initialement ne rester que deux semaines sur place. Mais voyant que le reflux s’amorçait et que les organisations d’aide d’urgence commençaient à quitter le pays, il a décidé de rester, travaillant sur place avec des Haïtiens pour créer J/P HRO.

J/P HRO a pour mission de sauver des vies et de mettre en place rapidement et efficacement des programmes durables à la disposition des Haïtiens. J/P HRO coopère aussi bien avec les services de l’État qu’avec des organisations non étatiques pour apporter immédiatement des réponses concrètes là où les besoins sont les plus urgents. Ses principaux domaines d’activité  sont les services médicaux d’urgence et de soins primaires, la fourniture de matériel médical et de médicaments, dont le besoin est criant, le déblaiement des décombres pour faciliter le retour à la normale dans les villages, la gestion des camps de personnes déplacées internes (PDI), la distribution de nourriture et de systèmes de purification d’eau, l’amélioration des systèmes de communication et la construction de logements et de bâtiments scolaires.

J/P HRO a pour objectif d’aider les résidents des camps gérés par l’organisation ainsi que des environs à sortir de la condition de réfugiés sans abri qui est la leur depuis le séisme pour s’installer dans des villages durables, viables et prospères.

Forte d’un personnel de près de 400 personnes, à 98 % haïtien, J/P HRO continue de se développer et est devenue une organisation réputée dans le domaine du développement durable d’initiative locale.


« Les Haïtiens sont capables et désireux d’être les agents du changement. Nous devons les reconnaître, coopérer avec eux et être disposés à accepter leurs perspectives. »

Sean Penn

PDG & fondateur de J/P Haitian Relief Organization (J/P HRO)

Les partenariats sont essentiels

S’exprimant aujourd’hui, trois ans après la catastrophe, Penn affirme que si la réaction à un désastre ne peut jamais être parfaite, l’essentiel est que les organisations travaillent ensemble.

« Sans partenariats, rien ne marche, » a-t-il déclaré. Décrivant les lacunes qu’il a observées en parcourant les zones frappées par le séisme au cours des deux semaines suivantes, il a fait part de son exaspération devant l’absence initiale de coopération pratique et de collaboration entre les organisations. Mais il a souligné que ce n’est pas seulement au niveau des organisations que les partenariats sont nécessaires, que les bénéficiaires aussi doivent devenir des partenaires.

« Lorsque des gens se trouvent en grande difficulté, s’ils voient ceux qui veulent les aider leur donner une tape sur l’épaule pour se sentir mieux eux-mêmes, ils demandent de l’argent. Qu’on leur demande encore de quoi ils ont besoin, et ils demanderont encore de l’argent. Mais posez-leur la question en montrant que vous êtes prêts à vous engager à long terme et la réponse sera tout autre. Si vous mettez alors des choses en route, avec la participation de la population, vous verrez apparaître un changement réel ».

Maintenant que les efforts en Haïti changent de rythme et se portent vers la reconstruction et le développement, Penn et Tuluy admettent tous deux que cela représente un nouveau défi. Toutefois, selon Penn, le pays compte autant de possibilités que d’habitants.

À titre d’illustration il a cité l’exemple d’un centre communautaire mis en place initialement dans le camp de personnes déplacées de Pétionville, qui est géré par J/P HRO. Avec les fonds de leur premier don de la Banque mondiale, un immeuble du village voisin a été réaffecté à des activités pour enfants et à des cours d’enseignement pour adultes ; le tout géré par la collectivité pour la collectivité.

Mais l’esprit de partenariat et de coopération, si crucial pour le redressement d’Haïti, ne concerne pas seulement ceux qui vivent dans le pays. La diaspora haïtienne a aussi un rôle essentiel à jouer, comme l’explique le vice-président Tuluy.

« La diaspora  recèle d’énormes ressources humaines, d’intelligence, d’énergie, et dispose de réseaux étendus » souligne-t-il. « Nous devons créer les conditions qui permettront aux gens de la diaspora, qui n’attendent que cela, de s’impliquer et d’apporter leur contribution. »

Ils contribueraient alors à stimuler la croissance tant désirée du secteur privé, dont Penn reconnaît qu’il s’agit d’un obstacle majeur pour le développement du pays, malgré la volonté d’agir partout présente.

« Ce n’est pas une culture d’assistés, lorsqu’on prend contact avec moi, c’est pour du travail » explique-t-il. « [Mais] il ne peut y avoir d’investissement dans des endroits sans électricité ou qui souffrent de problèmes de sécurité, qui sont liés à la santé. »

La croissance du secteur privé mettrait aussi fin à la fuite des cerveaux, qui va devenir un problème, selon Penn, si on ne s’occupe que de l’enseignement.

« L’enseignement est dans une situation d’urgence. Il faut nourrir et exercer l’esprit des enfants avant l’âge de cinq ans, sinon le retard est irréparable. Mais si on ne s’intéresse qu’à l’enseignement, on ne fera que leur enseigner à quitter le pays. À la sortie, il faut des emplois »,  prévient-il.

En conclusion, Penn a déclaré que « le moment présent est important pour Haïti. Il y a des opportunités à ne pas laisser passer. » La pénétration de l’Internet et des réseaux sociaux a montré aux jeunes Haïtiens que le développement est un des droits de l’homme, ce qui signifie que « Haïti ne peut pas retomber dans l’ancien système ».

« Nous avons assez attendu » conclut-il, « maintenant il faut foncer ».

Penn a également rencontré le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et d’autres fonctionnaires de la Banque mondiale.

L’ORGANISATION D’AIDE à HAÏTI J/P HRO

J/P Haitian Relief Organization a pour mission de sauver des vies et d’apporter rapidement et efficacement des programmes viables aux Haïtiens. Après le terrible tremblement de terre de 2010 en Haïti, J/P HRO est immédiatement passé à l’action. J/P HRO coopère aussi bien avec les services de l’État qu’avec des organismes non étatiques pour apporter immédiatement des réponses concrètes là où les besoins sont les plus urgents. Les quatre grands domaines programmatiques de J/P HRO sont l’aide médicale, la gestion des camps de personnes déplacées et leur réinstallation, la construction et le génie civil, et le développement d’initiative locale. Ses activités comprennent entre autres la fourniture de services d’aide médicale d’urgence et de soins primaires, le déblaiement des décombres et gravats avec reconstruction sur de meilleures bases, la fourniture au public de programmes éducatifs et de développement personnel et la construction de logements et de bâtiments d’enseignement. Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site www.jphro.org. Vous pouvez suivre J/P HRO avec Twitter à l’adresse www.Twitter.com/JPHRO, ajouter J/P HRO à votre cercle Google+ à l’adresse http://bit.ly/jphroplus, et retrouver J/P HRO sur Facebook à l’adresse www.Facebook.com/JPHRO.


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