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La lutte contre le paludisme au Bénin bénéficie de la contribution efficace des ONG

24 avril 2011

En 2006, lorsque le gouvernement élaborait son nouveau Plan Stratégique National de Lutte Contre le Paludisme (2006-2010), le paludisme était considéré comme étant la première cause d’hospitalisation au Bénin. Les décès dus à des insuffisances dans la prise en charge de la maladie étaient significatifs, et les enfants de moins de cinq ans, de même que les femmes enceintes étaient les principales victimes. Aujourd’hui, l’on note une certaine amélioration, grâce aux efforts intenses déployés par le gouvernement béninois, avec l’appui de ses partenaires, dont la Banque mondiale. 

Le Projet d’Appui à la Lutte contre le Paludisme (PALP), soutenu par la Banque mondiale, est l’un des projets qui ont contribué à la lutte contre le paludisme au Bénin. Le PALP ne s’est pas seulement contenté de soutenir la prise en charge du paludisme ; il a également contribué largement à renforcer les activités de prévention de la maladie.  Aujourd’hui les populations sont conscientes qu’elles doivent se protéger du paludisme, en mettant en pratique les messages de lutte qui leur sont parvenus : « Nous sommes régulièrement sensibilisés sur le paludisme, et nous avons compris que nous ne devons pas nous faire piquer par les moustiques. Nous savons que nous devons impérativement dormir sous moustiquaire imprégné, et que nous devons placer la moustiquaire de façon à ne laisser entrer aucun moustique », déclare une femme de la Commune de Tchaourou, bénéficiaire de la mini campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, organisée en Novembre 2010.

Des organisations non gouvernementales, partenaires efficaces dans la lutte contre le paludisme

Cette prise de conscience des populations bénéficiaires des actions du PALP est intervenue (inter alia), grâce à l’action déterminante des organisations non gouvernementales (ONG) partenaires du projet.

En effet, pour soutenir les efforts de prévention du paludisme, le PALP a collaboré avec une trentaine d’organisations non gouvernementales (ONG) qui sont été chargées d’accompagner les communautés l’utilisation des moustiquaires, et de les sensibiliser sur des actions de prévention de la maladie.

Dans la Commune de Tchaourou, qui regorge d’environ 106,600 habitants répartis dans 31 villages, l’ONG Sia N’Son [qui signifie en français : « Pour un lendemain meilleur »] est l’un des partenaires du PALP : « Nous jouons le rôle d’interface entre le PALP et les communautés à la base. Nous intervenons beaucoup plus dans le domaine de l’IEC [information-éducation-communication] pour promouvoir un changement de comportement dans la lutte contre le paludisme. Sur la base des connaissances que nous avons des communautés et de leurs pratiques, et grâce aux formations données par le projet, nous avons intensifié nos actions sur le terrain, et les résultats auxquels nous sommes parvenus aujourd’hui sont encourageants », nous confie Monsieur Salomon Balogoun, Directeur Exécutif de l’ONG Sia N’Son.

Sia N’Son a pu atteindre des résultats principalement grâce aux relais communautaires et aux animateurs qui sont membres des communautés et qui ont la confiance des populations. Pour Germaine Ogbonikin, Relai communautaire à Kinnoukpanou (Tchatchou), « Les populations nous font confiance et reçoivent favorablement les messages de prévention que nous leur transmettons. On n’aurait jamais réussi à changer les comportements et avoir de bons résultats si c’était des étrangers qui étaient venus nous parler ».

Les résultats en question se résument en ces points : (i) il y a une prise de conscience effective des communautés de la nécessité de dormir sous moustiquaire pour se protéger du paludisme, et les missions de suivi ont prouvé l’utilisation des moustiquaires par tous les bénéficiaires de la campagne de distribution ; (ii) il y a une prise de conscience de la nécessité de garder l’environnement familial propre ; et la conséquence, c’est que (iii) il y a de plus en plus moins de cas de paludisme graves qui sont référés aux centres de santé, parce que les communautés sont sensibilisées sur la prise en charge de la maladie pour éviter des complications.

Le Coordonnateur de la Zone Sanitaire de Tchaourou, Dr. Joachim Aïfa, nous en donne la  confirmation : « Nous avons eu moins de cas de paludisme grave référé vers les centres de référence. De plus, on a constaté que les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans dorment réellement sous moustiquaires, et cela a porté ses fruits. Car nous avons ressentis cela dans les différents chiffres qui ont été collectés dans le cadre de la lutte contre le paludisme au niveau de notre zone sanitaire. L’action des ONG auprès des communautés a été déterminante pour atteindre ces résultats. »

Le Projet d’appui à la lutte contre le paludisme (PALP) a démarré en Mars 2007, avec pour objectif principal de soutenir la mise en œuvre du Plan Stratégique National de Lutte Contre le Paludisme élaboré par le gouvernement béninois pour 2006-2010, à travers le renforcement des capacités de prise en charge et de prévention du paludisme, en vue de réduire la morbidité et la mortalité dues à la maladie. Le projet est financé par un don de la Banque mondiale d’un montant de 31 millions de dollars US (plus de 15 milliards FCFA), et est mis en œuvre par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).

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