ARTICLE

Le point sur la situation économique dans la région Asie de l'Est et Pacifique : Une reprise solide mais avec des risques croissants

21 octobre 2010


DONNÉES CLÉS

UNE CROISSANCE SOLIDE...

Les pays en développement d'Asie de l'Est connaissent une reprise rapide. La production dans l’ensemble de la région a retrouvé ses niveaux d’avant la crise, et la croissance dans certains pays a presque renoué avec ses taux de pré-crise. Le taux de croissance du PIB réel devrait s’élever à 8,9 % en 2010, un chiffre en hausse de 0,2 % par rapport à nos précédentes prévisions, et conforme au taux enregistré en moyenne entre 2000 et 2008. La Chine conserve son premier rang dans la région, avec un taux de croissance de 9,5 %. Mais, pour la première fois en dix ans, cinq autres pays devraient connaître une croissance égale ou supérieure à 7 % (la Thaïlande, la Malaisie, la République démocratique populaire lao, la Mongolie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée). Les investissements dans le secteur privé tirent de nouveau la croissance, la confiance est en hausse et les échanges commerciaux sont à leur niveau d’avant la crise.

Compte tenu de la résorption des écarts de production et du rebond vigoureux de l'investissement privé, les autorités de la plupart des pays d'Asie de l'Est ont commencé à relâcher avec prudence leurs mesures de relance. Les déficits budgétaires devraient demeurer supérieurs à ceux d'avant la crise, au moins pendant un certain temps. Leur réduction progressive va en effet permettre aux pouvoirs publics de s'attaquer au problème du manque d'infrastructures, que la crise a rendu encore plus urgent, de maintenir les filets de protection sociale destinés aux pauvres et de se protéger ainsi des perspectives moroses provenant des économies avancées.

... AVEC DES RISQUES CROISSANTS

La région a enregistré un afflux massif de capitaux cette année, sous l’effet combiné de l'abondance de liquidités mondiales en quête de rendement et de ses meilleures perspectives de croissance par rapport à l’étranger. Cet afflux massif a entraîné une appréciation substantielle des taux de change, en dépit des interventions des banques centrales sur les marchés. Il a également contribué à accroître considérablement les prix des actifs. S’il ne diminue pas, et compte tenu de surcroît de la faiblesse de la reprise mondiale, les autorités vont devoir trouver un équilibre délicat entre la nécessité d’attirer des flux importants de capitaux – notamment sous la forme d’investissements directs étrangers – et celle de maintenir la compétitivité, la stabilité du secteur financier et une inflation basse.

L’affermissement de la reprise permet aujourd’hui à de nombreux pays de se tourner vers les enjeux à moyen terme de la croissance. Il devient de plus en plus indispensable pour la Chine de rééquilibrer son économie et de réviser son schéma de croissance et des investissements pour en assurer la viabilité. Les exportateurs de produits de base tels que la Mongolie, le Timor-Leste, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la République démocratique populaire lao, doivent quant à eux se doter d’un cadre de transparence pour s’assurer que les revenus tirés de leurs ressources soient utilisés pour le développement. Enfin, les pays à revenu intermédiaire de la région, à l'exception de la Chine, doivent augmenter les investissements dans le capital physique et humain et encourager l'innovation pour pouvoir passer à terme dans la catégorie des pays à revenu élevé.

Api
Api

Bienvenue