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Madagascar : Vers un agenda de relance économique

18 juin 2010


ANTANANARIVO, 18 juin 2010 - Le bureau de la Banque mondiale à Madagascar a présenté le 17 juin au public un recueil de notes de politiques économiques présentées sous le thème commun : Vers un agenda de relance économique. Sous la direction de Jacques Morisset, économiste principal, 31 auteurs ont produit près de 400 pages de notes analytiques réparties en une vingtaine de sujets. Celles-ci ont trait à divers domaines, de la croissance à la gouvernance, en passant par les infrastructures, les services sociaux et le développement durable.

Le monde a évolué, et le dialogue est maintenant un critère pour la réussite des actions visant le développement. « Le temps est révolu quand il suffisait de chuchoter dans l’oreille du ministre des Finances pour enclencher des réformes. Aujourd’hui, elles prennent forme à la suite d’un débat entre les parties prenantes au sein du pays qui conduit à l’émergence d’un consensus politique national », déclare Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, qui signe la préface de cet ouvrage.

Le contenu du recueil se base sur un constat : malgré la richesse de ses ressources humaines et naturelles, Madagascar est loin d’avoir réalisé son potentiel. Principalement en cause, le manque de gouvernance et la prise de décisions inadéquates par les gouvernements successifs, le plus souvent pour des motifs politiques, et qui ont conduit le pays sur un chemin de croissance ralentie avec une pauvreté et des inégalités disproportionnées. Cependant, au lieu de dresser un inventaire des erreurs commises par les gouvernements successifs, ces notes ont adopté une approche alternative. Elles commencent par analyser les atouts de Madagascar et suggèrent des pistes pour les renforcer ; puis elles cherchent à identifier les faiblesses majeures qui doivent être surmontées pour que le pays atteigne le niveau de développement auquel son potentiel devrait le destiner.

« Cette collection de notes n’a pas l’ambition d’être un recueil exhaustif et complet couvrant tous les secteurs et aspects de l’économie malgache. Elle reflète surtout un effort collectif de mise à jour et d’analyse des connaissances accumulées dans différents domaines où la Banque mondiale a travaillé à Madagascar au cours de la dernière décennie », souligne Adolfo Brizzi, chef-pays de la Banque mondiale à Madagascar. « Souvent on oublie que les financements ne sont pas le seul paramètre à prendre en compte dans un processus de développement. La connaissance et l’analyses de expériences sont également un élément primordial ».

Bien que ces notes reflètent avant tout une réflexion au sein de la Banque mondiale, leur production a suivi un processus de partage et d’interaction avec les partenaires techniques et financiers actifs à Madagascar au sein des groupes sectoriels existant. Cette coopération représente un exemple concret de l'esprit de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide, par laquelle les partenaires au développement se sont accordés, entre autres, sur la nécessité d’harmoniser l’aide pour plus d’efficacité. La collaboration avec le système des Nations unies, la Banque africaine de développement, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, ainsi qu’avec les coopérations allemande, américaine et française sont particulièrement à mentionner.

Mais la préparation de ces notes a dépassé le seul cadre des partenaires techniques et financiers. Des conférences-débats thématiques organisées sous le terme générique de « Dialogues pour le développement » ont permis de les enrichir de contributions émanant de représentants de la société civile, de techniciens des ministères, du secteur privé, du secteur académique, des médias et des partenaires au développement. Ce processus a favorisé l’inclusion, la diversité, l’amélioration et l’appropriation des analyses et des conclusions par les parties prenantes.

Ce recueil de notes vise avant tout à entretenir et à stimuler le débat sur le développement économique de Madagascar avec l’espoir qu’il puisse contribuer à la prise de décision et à la relance économique. Il pourrait servir également comme base de discussion entre parties malgaches et de cadre de préparation en vue d’un réengagement futur des partenaires au développement de Madagascar.

Depuis février 2009, Madagascar est en proie à une crise politique qui a des répercussions sur l’économie nationale, notamment sur le tourisme et le secteur industriel.


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