Le 9 mars 2010 – Dix ans auparavant, I. C. Agarwal, un ingénieur ayant créé son entreprise à New Delhi, avait reçu une commande à l’export en provenance du Japon. Cependant, sa société ne possédait pas les fonds lui permettant de l’honorer. Il demanda donc un prêt à la SIDBI, Small Industries Development Bank of India (Banque de développement des petites industries de l’Inde). « Le premier prêt que m’accorda la SIDBI, qui ne dépassait pas 400 000 Rs (8 000 dollars), me permit de prendre pied sur le marché de l’export », relate M. Agarwal. est le seul fabricant indien fournissant, en petites quantités, des accessoires automobiles de précision à des entreprises de renommée internationale, comme Caterpillar aux États-Unis, ou à des entreprises du Japon, d'Europe et de Chine.
Plus de 400 personnes travaillent aujourd'hui dans son entreprise. « La qualité est une valeur essentielle dans l'économie globalisée d'aujourd'hui. Les clients améliorent constamment leur technologie, alors nous devons, nous aussi, suivre le rythme », affirme-t-il, fier de ses produits, de sa main d'œuvre et de son respect sans faille des délais de livraison serrés de ses clients.
Malgré ces succès, de nombreux facteurs pèsent sur le potentiel de croissance et de compétitivité d'autres petites et moyennes entreprises (PME) indiennes.
IMPORTANCE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
L'Inde a récemment attiré l'attention du monde entier en raison de sa croissance rapide. Il existe un large consensus selon lequel le pays doit continuer à se développer rapidement, si possible encore plus vite qu'aujourd'hui, s'il souhaite parvenir à éradiquer la pauvreté. Il est également admis que cette croissance doit être mieux partagée. Les facteurs qui peuvent contribuer à une croissance plus rapide et plus équitable sont : la création d'emplois, l'accroissement de la productivité, le développement des compétences et une l'amélioration de l'éducation.
Un secteur des PME dynamique peut jouer un rôle majeur en termes de création d'emplois et de croissance économique. Il est capable de fournir des emplois à 70 % des personnes qui continuent à travailler dans le secteur agricole. Les PME ont pour effet de stimuler les secteurs de l'industrie et des services, qui jouent un rôle central dans la capacité du pays à atteindre et maintenir une croissance vigoureuse et un taux d'emploi élevé.
LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES EN INDE ET LE RÔLE DE LA BANQUE MONDIALE
De nombreux facteurs pèsent cependant sur le potentiel de croissance et de compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) indiennes. Les difficultés d'accès à un financement approprié et rapide représentent un problème central. Sans ce dernier, emprunter coûte plus cher, ce qui réduit par conséquent les marges de profit, ralentissant la mise en place de nouvelles unités de production et le rythme des créations d'emploi.
Les contraintes financières qui pèsent sur les PME relèvent d'une combinaison de facteurs tels que les cadres politiques, légaux et réglementaires (application des réglementations concernant la faillite et les contrats), les faiblesses institutionnelles (absence d'évaluation du crédit de qualité) et le manque d'informations fiables sur les crédits aux PME.
Au cours des dernières années, les autorités indiennes ont entrepris plusieurs démarches pour répondre aux difficultés de financement et de développement des PME et la Banque mondiale leur a apporté son soutien à travers la mise en place d'un Projet de financement et de développement des PME.
En 2004, un prêt de 120 millions de dollars accordé par la Banque mondiale à la SIDBI, la banque des PME indiennes, a permis d'accorder des prêts à long terme. Les prêts alloués dans le cadre de ce projet ont profité à 927 PME réparties dans 10 États indiens. Leur durée moyenne était de cinq ans. Les pratiques de prêt dans les succursales de la SIDBI concernées par le projet se sont régulièrement améliorées.
EXEMPLE DE RÉUSSITE - UMESH MAHAJAN, EXPORTATEUR DE VÊTEMENTS
Umesh Mahajan abandonna une carrière lucrative dans le monde de la banque pour lancer une usine de confection à Delhi en 1996. En septembre 2005, il reçut un premier prêt de la SIDBI, d'un montant de 22,5 millions de roupies (450 000 dollars), qui lui permit d'étendre ses activités. Il exporte désormais vers le Royaume Uni et les États-Unis. « Le chiffre d'affaires de mon entreprise a doublé pour passer de 170 millions de roupies en 2005 à 340 millions en 2007 », déclare-t-il. Le nombre de ses employés a pratiquement doublé.
EXEMPLE DE RÉUSSITE - V. K. HAJELA, ESTEL TECHNOLOGIES
« La SIDBI est une source de financements peu onéreuse. Son fonctionnement est transparent et ses prêts son accordés plus vite et selon des critères plus pratiques.»
V. K. Hajela, Estel Technologies, Delhi
En 1998, Hajela et son fils Raj se sont lancés dans la production de téléavertisseurs à une petite échelle. Leur succès a débuté en 2005, lorsqu'ils obtinrent leur premier prêt de la part de la SIDBI. Ces 20 millions de roupies (400 000 dollars) leur ont permis d'étendre leurs activités au marché des logiciels par le biais de solutions clés en main qu'ils proposèrent aux opérateurs de télécommunication. Depuis, l'entreprise a développé ses activités de commerce mobile comprenant des services de recharge électronique, et notamment des activités bancaires mobiles.
Parmi leurs clients se trouvent des entreprises leaders tels qu'Airtel et Tata Cellular. Ils possèdent désormais des bureaux au Sri Lanka, au Moyen Orient et en Afrique. Leur entreprise a récemment pris place parmi les 200 premières PME du secteur des technologies de l'information dans le classement de Dun & Bradstreet.
UN ENGAGEMENT CONSTANT DE LA BANQUE MONDIALE
Le gouvernement indien a demandé à la Banque mondiale d'étendre son soutien au secteur des PME en réponse à la crise financière mondiale. Un financement additionnel de 400 millions de dollars à destination de la SIDBI permet de faciliter l'augmentation des apports de fonds de roulement en direction des PME. De nouveaux secteurs géographiques seront également concernés, comme éventuellement les États les moins dynamiques du pays, afin de favoriser une croissance plus équitable.
