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publication 9 avril 2018

Le marché du travail au Maroc : défis et opportunités

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En collaboration avec le Haut-commissariat au Plan du Maroc, la Banque mondiale a publié en 2017 un rapport intitulé Le marché du travail au Maroc : défis et opportunités qui examine l’évolution du marché du travail marocain et sa contribution à la croissance et l’inclusion sociale. Le rapport propose un certain nombre de mesures pour promouvoir un marché du travail dynamique et inclusif, à même de contribuer aux objectifs de développement de long terme du royaume.

Principaux messages :

  • Depuis 15 ans, le Maroc a réalisé des progrès importants sur le plan de l’économie et du développement. Son produit intérieur brut (PIB) par habitant a augmenté de 3,2 % en moyenne. Le pays bénéficie également d’un dividende démographique, même si la qualité de la main-d’œuvre reste faible. Avec le ralentissement de l’accroissement de la population, à 1,25 % entre 2004 et 2014, le ratio de dépendance démographique a été divisé par deux et devrait rester faible jusqu’en 2030. Pour le royaume, c’est à la fois une chance et une source de pressions supplémentaires sur l’économie, tenue de créer suffisamment d’emplois pour les 300 000 jeunes en âge de travailler qui se présentent chaque année sur le marché du travail.
  • Le marché du travail du Maroc se caractérise par trois grands défis.
    • L’absence d’inclusion : les jeunes et les femmes sont moins intégrés que le reste de la population active sur le marché du travail. Le taux de participation des femmes est particulièrement faible (23 %), tandis que la part des jeunes a reculé, avec plus d’un doublement du nombre de jeunes poursuivant des études.
    • La lente progression de l’emploi : le nombre d’emplois créés ne suffit pas pour absorber l’afflux de la population en âge de travailler. L’emploi formel est concentré dans des entreprises plus grandes et plus anciennes tandis que les petites et moyennes entreprises ont du mal à fonctionner et à se développer.
    • Des emplois peu qualitatifs : le marché du travail est dominé par le travail informel. L’essor de l’emploi non agricole est limité alors que, dans le secteur des services, les emplois se concentrent dans des prestations peu qualifiées. La productivité est faible et les travailleurs n’ont pas accès à des mécanismes adaptés de dialogue sur la protection sociale et les conditions de travail.
  • Tous ces facteurs expliquent les problèmes d’affectation et de sous-utilisation de la main-d’œuvre, qui empêchent l’économie d’atteindre son potentiel. Des solutions existent cependant pour renforcer le marché du travail marocain et augmenter sa contribution à la croissance économique du royaume. Parmi les mesures possibles, un fonctionnement plus optimal du marché du travail, surtout du côté de la demande, permettrait de créer plus d’emplois de meilleure qualité. Pour cela, le pays doit se doter d’un cadre réglementaire plus souple et transparent qui contribue au développement du secteur privé. Dans le même temps, des politiques complémentaires du côté de l’offre seront indispensables pour améliorer les résultats de l’éducation et démanteler les obstacles à l’entrée pour les jeunes et les femmes.
  • Pour préparer l’avenir, le gouvernement a engagé des initiatives ambitieuses de promotion de l’emploi. En 2015, l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) a lancé sa Vision 2020 afin d’étendre son champ d’action aux demandeurs d’emploi sans qualifications. Elle a aussi mis en place trois programmes actifs : Idmaj (subventions salariales pour les diplômés sans emploi) ; Te’hil (formation des jeunes) ; et Moukawalati (promotion de l’entrepreneuriat par le biais d’une formation et d’une aide financière). Parallèlement, les ministères concernés ont appliqué trois stratégies : d’intégration des jeunes, pour améliorer la formation et intégrer les jeunes sur le marché du travail grâce aux stages ou l’adéquation des compétences ; de renforcement de l’emploi et de la productivité ; et de promotion des microentreprises, à travers des financements. Côté demande, plusieurs plans sectoriels (ex : les métiers mondiaux du Maroc ou le Plan Maroc Vert) cherchent à soutenir la création d’emplois à travers des politiques macroéconomiques et sectorielles (réforme des modes de rémunération, politique de taux de change flexible, stratégies en appui à la croissance…).
  • Le rapport recommande au gouvernement d’intégrer des politiques de soutien dans la stratégie d’ensemble pour le pays, parallèlement à la mise en place d’un cadre propice à la création d’emplois. Les autorités doivent également veiller à installer un environnement porteur (stabilité macroéconomique, facilité de faire des affaires et État de droit) permettant aux entreprises de se développer et de créer des emplois. Enfin, le royaume doit investir dans les infrastructures, le capital humain et d’autres facteurs socioéconomiques indispensables pour créer des emplois.