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À Maurice, la croissance inclusive et le recul de la pauvreté passent par l’amélioration du cadre des affaires et des compétences



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LES POINTS MARQUANTS
  • Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, l’Ile Maurice doit améliorer les compétences de sa main-d’œuvre, développer son infrastructure et continuer de renforcer son cadre des affaires pour attirer des investissements directs étrangers et susciter des investissements internes.
  • Le rapport préconise un nouvel ensemble de réformes du marché du travail, destinées à favoriser l’inclusion, à promouvoir la flexibilité et les gains de productivité.
  • Il montre aussi que les femmes sont désavantagées sur le marché du travail, et que l’écart de salaire avec les hommes, déjà considérable, ne cesse de se creuser.

PORT-LOUIS, 18 février 2016 – D’après un nouveau rapport de la Banque mondiale consacré à l’économie mauricienne, la hausse de la productivité repose fondamentalement sur l’adoption de politiques qui s’attacheront à moderniser l’infrastructure, à soutenir la recherche, le développement et l’innovation, à accroître l’efficience du secteur public et à améliorer le cadre des affaires.

Intitulé en anglais Mauritius : Inclusiveness of Growth and Shared Prosperity (a), le rapport ajoute que la croissance économique et l’atténuation des inégalités sont aussi importantes l’une que l’autre pour faire reculer la pauvreté et espérer pouvoir l’éliminer.

« Je suis certain que ce rapport sera très utile pour appuyer les efforts que nous déployons actuellement en vue d’atteindre les objectifs de développement durable, plus particulièrement ceux qui visent à éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions », a affirmé le ministre de l’Intégration sociale et de l’Autonomisation économique, Prithvirajsing Roopun, lors du lancement du rapport.

Selon la nouvelle publication, les changements économiques récents et le recul des activités primaires traditionnelles ont accentué les inégalités de revenus à Maurice, ce qui pèse sur les indicateurs du partage de la prospérité. De plus, les revenus des 40 % les plus pauvres se sont dégradés en termes relatifs.

Le rapport souligne également que les femmes sont désavantagées sur le marché du travail, et conclut que leur taux d’emploi est nettement inférieur à celui des hommes. Qui plus est, l’écart de salaire entre les deux sexes, déjà considérable, ne cesse de se creuser. C’est pourquoi le rapport considère que Maurice doit continuer de tendre vers une croissance inclusive, sous toutes ses formes.

« Ce sont là des données essentielles et, à mon avis, nous pouvons en extraire ce qui nous paraît le plus important pour élaborer des stratégies destinées à atténuer la vulnérabilité et la pauvreté, surtout pour les femmes », a expliqué Loga Virahsawmy, directrice de Gender Links, qui représente des organisations de la société civile. « Comme le montre le rapport, à Maurice, la persistance d’inégalités entre les sexes fait malheureusement obstacle à une prospérité partagée. Je pense qu’il faut agir, et de toute urgence, pour remédier à cette situation. »

Plus largement, en ce qui concerne le marché du travail, le rapport de la Banque mondiale suggère un certain nombre de mesures pour promouvoir une plus grande souplesse et récompenser les gains de productivité :

  • Il faut endiguer les augmentions de salaires, afin qu’elles ne soient pas supérieures aux gains de productivité. Pendant des années, la hausse des rémunérations a érodé la compétitivité des secteurs d’activité traditionnels et freiné l’investissement privé ainsi que la création d’emplois ;
  • Pour développer les technologies de pointe, il sera crucial de remédier à l’inadéquation des compétences en luttant contre la pénurie actuelle de main-d’œuvre très qualifiée ;
  • En ce qui concerne le cadre réglementaire, le rapport estime que les deux facteurs clés sont les retombées bénéfiques des secteurs dynamiques et les fortes hausses de salaires dans le secteur public, tout en insistant sur la nécessité de fonder la croissance salariale sur les gains de productivité, et non plus sur le taux d’inflation ;
  • Enfin, à propos des inégalités entre les sexes, le rapport suggère des politiques susceptibles d’encourager activement la participation des femmes au marché du travail et, plus généralement, des politiques d’emploi ciblant les jeunes.

L’inadéquation des compétences ayant augmenté de 30 % sur la période 2001-2012, le rapport estime qu’il est urgent de mettre en œuvre des mesures de soutien aux technologies de pointe et aux secteurs axés sur les services. Maurice doit donc réformer son système éducatif pour doter sa population des qualifications répondant aux besoins actuels.

Le rapport indique aussi qu’il faut réformer le secteur public pour accroître la responsabilisation à tous les niveaux et pour améliorer la planification, la passation des marchés publics et les processus de gestion dans toute l’administration. Des systèmes de suivi et d’évaluation efficients permettraient d’élaborer une politique reposant sur des éléments factuels, et des réformes dans les entreprises publiques pourraient créer une marge de manœuvre budgétaire propice à des dépenses productives.

En conclusion, si Maurice veut devenir à moyen terme un pays à revenu élevé, il devra améliorer les compétences de sa main-d’œuvre, développer son infrastructure et continuer de renforcer son cadre des affaires, de manière à attirer des investissements directs étrangers et à susciter des investissements intérieurs.

 


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