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Réaction de l'Algérie à l’effondrement des prix du pétrole



Sur une production totale d’environ 1,1 million de barils/jour, l’Algérie exporte 540 000 barils/jour. Cependant, la production de pétrole brut et de gaz naturel a régulièrement diminué ces dernières années, en raison principalement de retards répétés des projets, de difficultés pour attirer des partenaires d’investissement, de l’insuffisance des infrastructures et de problèmes techniques. L’économie est massivement dépendante des hydrocarbures pour ses exportations et ses recettes publiques, à hauteur de 95 % et de 75 % respectivement. L’effondrement des prix du pétrole a grevé les finances publiques, la balance commerciale et les réserves de change. Le déficit budgétaire s’est creusé de 1,4 % du PIB en 2013 à 15,7 % du PIB en 2016. Les réserves totales ont chuté de 194 milliards de dollars en 2013 à un montant estimé de 108 millions de dollars en 2016 et devraient se réduire davantage, à 60 milliards de dollars, en 2018. La détérioration des termes de l’échange de l’Algérie a entraîné une dépréciation nominale de 20 % du dinar depuis la mi-2014. L’inflation a augmenté à 4,8 % en 2015.

Confrontés à une baisse constante des recettes pétrolières et gazières ainsi qu’à une hausse de la facture des importations, les pouvoirs publics ont adopté un ensemble de mesures correctives dans le cadre de la loi budgétaire de 2016. Établi sur l’hypothèse d’un prix moyen du pétrole de 35 dollars le baril, le budget 2016 prévoit une réduction de 9 % des dépenses – principalement des investissements en biens d’équipement – et une augmentation de 4 % des recettes fiscales. L’ensemble de mesures destinées à soutenir les recettes prévoit une hausse de 36 % des prix des carburants, une augmentation des taux de TVA sur la consommation de carburants et d’électricité, et une hausse des taxes d’immatriculation des voitures. D’autres ajustements des tarifs de l’énergie et des nouvelles licences d’importation ont été annoncés, mais les détails restent pour l’heure inconnus. Ces mesures sont les premières étapes en direction d’une éventuelle réforme complète des subventions coûteuses et régressives de l’Algérie (les subventions des carburants et autres représentent plus de 12 % du PIB). Le budget permet aussi aux pouvoirs publics d’adopter d’autres mesures correctives si les prix du pétrole tombent au-dessous de 35 dollars le baril et d’emprunter sur les marchés extérieurs. Ces mesures concernent les nouvelles licences d’importation, une augmentation des prix de l’électricité à un niveau plus proche de son coût et une nouvelle dépréciation de la monnaie. Les pouvoirs publics ont tenté d’ouvrir les entreprises publiques à l’investissement privé. Le budget de 2016 inclut des mesures autorisant les investissements privés dans des entreprises publiques, la création de nouvelles zones industrielles et un assouplissement des restrictions imposées à l’investissement des revenus tirés d’allègements fiscaux. Une nouvelle législation a été votée par le parlement en juillet à l’effet d’améliorer les secteurs économiques autres que le secteur pétrolier.



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